C’est une histoire de désespoir amoureux qui vire au naufrage financier et judiciaire. Ce mardi, le Tribunal de district de Sierre a été le théâtre d’une audience peu banale, où la détresse sentimentale a conduit à un abus de confiance massif. Une secrétaire valaisanne de 34 ans a comparu pour avoir puisé sans retenue dans les caisses de son employeur. Son objectif n’était pas de s’enrichir personnellement, mais de financer les services d’un marabout qui lui promettait le retour de l’être aimé.
Une spirale infernale enclenchée par une rupture
Tout commence durant l’hiver 2022. Suite à une séparation douloureuse, la jeune femme cherche désespérément un moyen de faire revenir son ancien compagnon. C’est dans ce contexte de vulnérabilité qu’elle entre en contact avec un prétendu voyant. D’abord payées avec ses propres économies, les prestations de ce marabout deviennent rapidement exorbitantes. La situation s’emballe et, prise au piège, la trentenaire franchit la ligne rouge.
Entre les mois de novembre et décembre 2022, soit en l’espace de quelques semaines seulement, elle parvient à détourner la somme colossale de 464 500 francs. L’argent provenait directement des comptes des PPE (Propriété par étages) gérées par son patron, un agent immobilier du Valais central.
Faux documents et virements vers l’étranger
Pour opérer sans éveiller les soupçons, l’accusée a profité de sa position de confiance au sein de l’entreprise. Ayant accès aux comptes bancaires, elle a mis en place un stratagème de dissimulation. Elle n’a pas hésité à produire un relevé bancaire falsifié, ne reflétant absolument pas la réalité comptable, afin de tromper la vigilance de son supérieur.
L’enquête a révélé que la totalité des fonds a été engloutie par l’escroquerie. Selon le Parquet, la prévenue a effectué des virements bancaires vers l’étranger, principalement sur des comptes détenus par des ressortissants guinéens, pour un montant avoisinant les 150 000 francs.
Des remises d’argent liquide à un coursier
Le reste de la somme a suivi un chemin encore plus direct. La secrétaire a effectué de nombreux retraits en espèces, au guichet ou via des bancomats, totalisant près de 300 000 francs. Ces liquidités étaient ensuite remises en main propre à un coursier mandaté par le marabout. Dans une fuite en avant totale, elle a même fourni les codes d’accès d’une carte de débit professionnelle, permettant au sorcier d’effectuer plus de 19 000 francs d’achats en ligne.

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Maraboutage et escroqueries sentimentales : les dessous d’un piège redoutable
L’affaire jugée à Sierre illustre tristement un phénomène bien connu des autorités. Si le terme marabout désigne originellement un guide religieux ou un mystique en Afrique de l’Ouest, ce titre est fréquemment usurpé en Europe par des individus malintentionnés. Ces derniers promettent de résoudre tous les problèmes de l’existence – retour de l’être aimé, succès financier, désenvoûtement – contre rémunération.
Le mécanisme de l’arnaque repose sur l’exploitation de la vulnérabilité émotionnelle des victimes. Les escrocs instaurent rapidement une relation d’emprise psychologique forte. Ils commencent souvent par demander de petites sommes pour des « travaux » préliminaires, avant d’exiger des montants de plus en plus astronomiques pour des rituels supposément plus puissants. Face à la détresse, la victime perd tout sens critique et se retrouve enfermée dans une spirale de dettes, parfois sous la menace de malédictions si les paiements s’arrêtent.
Une condamnation et un avertissement du juge
L’affaire de la secrétaire valaisanne a été traitée via une procédure simplifiée, l’accusée ayant reconnu l’intégralité des faits. Pour abus de confiance et faux dans les titres, elle a écopé d’une peine de 2 ans de prison avec sursis. Cette sentence doit encore être formellement validée par le tribunal dans les jours à venir.
Lors de l’audience, le juge a tenu à adresser un dernier avertissement à la prévenue avant de clore ce dossier singulier : « Ce n’est pas un dossier très courant, mais c’est une peine importante. Si vous avez à nouveau affaire à ces gens, allez voir la police. »
Aujourd’hui, la trentenaire a retrouvé un emploi et s’est engagée à rembourser les sommes dues à son ancien employeur ainsi qu’aux copropriétés lésées.
Source : 24heures
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