Un frisson parcourt les réseaux. On voit des appels au boycott surgir contre Leroy Merlin parce que l’enseigne a diffusé une publicité sur le média Frontières. Une partie de la gauche radicale crie au scandale. On demande à la marque de retirer sa pub. On menace son image. On joue sur la peur de la mauvaise étiquette. L’affaire enfle sans que personne ne prenne le temps de respirer.
D’où vient ce boycott improvisé
Une poignée de militants accuse Frontières d’être un média d’extrême droite. Le mot est posé comme un couperet. Il suffit à déclencher un concert d’interdictions morales. La nuance disparaît d’un coup. On ne discute plus du contenu, on ne regarde plus les faits, on exige une sanction immédiate.
Leroy Merlin et d’autres grands noms se retrouvent au milieu d’un bras de fer politique qu’ils n’ont pas demandé. Une marque cherche de la visibilité, comme toutes les autres. On lui reproche d’exister dans un espace médiatique qui ne plaît pas à certains. On lui intime de “faire le bon choix”, sous pression publique.
Une mécanique d’intimidation familière
On voit se dessiner une vieille technique : réduire l’espace public par l’asphyxie publicitaire. Quand on coupe les financements d’un média parce qu’il ne pense pas comme soi, on ne défend pas une idée, on cherche à éliminer une voix. L’histoire a déjà montré où mène ce genre de pratique. Les régimes autoritaires ont souvent commencé par là. Ils ont ciblé les journaux dissidents. Ils ont vidé leurs recettes. Ils les ont étouffés sans les interdire officiellement.
Comparer les époques n’a pas pour but d’accuser qui que ce soit de ressembler au pire. L’enjeu, c’est de voir un mécanisme. Des militants se mobilisent pour faire taire une source d’information. On peut détester ce média. On peut le contredire. On peut montrer ce qu’on lui reproche. Mais l’intimidation économique ne règle rien. Elle appauvrit le débat.
Le rôle de la contradiction dans une société vivante
Une démocratie respire quand les voix cohabitent. On avance quand on écoute des points de vue opposés. La presse sert à ça. Elle ouvre des fenêtres qu’on n’ouvrirait pas seul. Même quand on n’est pas d’accord. Surtout quand on n’est pas d’accord.
Empêcher un média d’avoir accès à la publicité, ce n’est pas débattre. C’est empêcher les autres de se faire une idée par eux-mêmes. Une société qui se resserre autour d’un seul courant finit toujours par se fracturer. La contradiction fait office de garde-fou. Elle évite les dérives. Elle offre un terrain commun où chacun peut trouver sa place.
Quand Frontières appelle au soutien et que les tensions montent encore
Face au boycott, Frontières répond en appelant ses lecteurs à s’abonner. Le geste déclenche un nouvel orage. Les soutiens du média dénoncent la décision de Leroy Merlin, qu’ils considèrent comme une capitulation devant des pressions politiques. Le débat s’embrase une seconde fois. Chacun accuse l’autre de semer le trouble. Chacun voit dans le camp d’en face la source du scandale.
On se retrouve alors avec une situation absurde : une marque coincée, un média assiégé, un public qui s’enflamme, et au final une question simple qui disparaît du radar. Qui décide de ce qui a le droit d’exister dans l’espace médiatique ? Une minorité déterminée ? La rue numérique ? Les groupes militants du moment ?
Une liberté qui ne vaut que si elle est offerte à tous
Voltaire le rappelait à sa façon : laisser parler seulement ceux avec qui on est d’accord n’a aucun sens. La liberté d’expression ne vaut quelque chose que lorsqu’elle protège aussi les voix qui dérangent. Vox Enigma, comme beaucoup d’autres, s’inscrit dans cette idée simple : la presse ne peut vivre que si elle reste ouverte. Ouvrir une fenêtre n’a jamais été un danger. Fermer une porte, oui.
« La seule liberté digne de ce nom est celle de poursuivre notre propre bien à notre manière, tant que nous n’empêchons pas les autres d’en faire autant. » — John Stuart Mill
Ce qu’en dit Frontières : ici



