Moïse, prophète et libérateur : récit d’un destin hors norme dans la Bible

par | Mai 16, 2025 | Christianisme

Table des matières
2
3

Figure emblématique des traditions juive, chrétienne et musulmane, Moïse traverse les siècles comme un homme à la fois fragile et déterminé, fuyant le pouvoir mais appelé à conduire un peuple vers la liberté. De son enfance marquée par la peur à sa mort aux portes de la Terre promise, ce récit biblique mêle drame, foi, lutte intérieure et espérance. Cet article vous propose de redécouvrir, pas à pas, l’itinéraire bouleversant d’un homme que Dieu a choisi pour libérer et transmettre.

Histoire de la vie de Moïse en chanson :

Pour accompagner ce récit biblique, voici une chanson originale retraçant les grandes étapes de la vie de Moïse, de sa naissance à sa mort. Un chant narratif et habité, qui redonne souffle à cette figure prophétique si proche de Dieu, et si humaine à la fois. À découvrir en musique sur notre chaîne YouTube : 

Pour vous abonner à notre nouvelle chaîne Youtube Voxenigma cliquez ici

Moïse dans la Bible : itinéraire d’un libérateur guidé par Dieu

Ce bref condensé présente les grandes étapes de la vie de Moïse et son importance dans la foi juive, chrétienne et musulmane, à travers un récit humain, profond et porteur d’espérance.

Moïse est une figure majeure des trois religions monothéistes, reconnu comme prophète, législateur et guide du peuple hébreu.
Son enfance est marquée par un sauvetage providentiel et l’intervention de plusieurs femmes courageuses, dont la fille du Pharaon.
Après avoir tué un Égyptien, il fuit au désert, mène une vie simple et rencontre Dieu dans le buisson ardent, qui l’appelle à libérer son peuple.
Malgré ses doutes et sa peur de parler, Moïse retourne en Égypte pour confronter Pharaon, conduisant le peuple à travers les plaies et l’Exode.
Le passage de la mer Rouge marque un tournant : le peuple entre dans une marche longue vers la liberté, guidé par Dieu et par Moïse.
Au Sinaï, Moïse reçoit les Dix Commandements et entretient une relation directe avec Dieu, dans la Tente de la Rencontre.
L’épisode du veau d’or montre les limites humaines du peuple et la fidélité tenace de Moïse en tant qu’intercesseur.
Moïse n’entre pas en Terre promise : il meurt en la contemplant, laissant une mission inachevée mais fondatrice pour le peuple d’Israël.
La Bible lui attribue de nombreux miracles liés à la libération, à la protection divine et à la nourriture du peuple dans le désert.
Moïse est aussi une figure centrale dans la tradition islamique et dans de nombreux récits transmis par la tradition orale juive et chrétienne.

Qui est Moïse et pourquoi son nom traverse les siècles ?

1. Un personnage central dans les grandes traditions monothéistes

Que l’on ouvre une Bible, un Coran, ou que l’on écoute des récits juifs transmis depuis des siècles, le nom de Moïse revient toujours. Il est l’un des rares personnages à occuper une telle place dans les trois grandes religions monothéistes. Et pas en marge : au cœur.

Dans le judaïsme, il est le libérateur et le législateur, celui par qui la Loi a été transmise. Dans le christianisme, il est vu comme une figure d’annonce, un précurseur de ce que Jésus accomplira. Dans l’islam, Mûsâ, son nom en arabe, est le prophète le plus cité du Coran.

Ce qui traverse ces récits, au-delà des différences, c’est la stature d’un homme mis face à une mission trop grande pour lui, mais qu’il accepte malgré tout.

2. Moïse, entre pouvoir égyptien et identité cachée

Le récit biblique commence dans un moment de crise : les Hébreux, peuple d’immigrés installés en Égypte, sont devenus trop nombreux aux yeux du pouvoir. Le Pharaon ordonne alors la mise à mort des nouveau-nés mâles.

Moïse est sauvé de ce décret grâce à une suite de gestes courageux et discrets : sa mère le cache, sa sœur veille, la fille de Pharaon le recueille. Il grandit donc à la cour, élevé comme un prince, tout en portant en lui une origine qu’on lui a sans doute cachée — ou qu’il pressent.

Son nom, selon le récit, signifie “sauvé des eaux”. Un détail qui ne relève pas du décor. Il annonce déjà le mouvement de toute sa vie : un homme arraché à la noyade, appelé à conduire d’autres vers la liberté.

3. Pourquoi cette histoire continue-t-elle de parler ?

Parce qu’elle touche à ce que beaucoup vivent, même sans exil physique : le sentiment d’être écartelé entre deux mondes, l’appel intérieur qui résiste au confort, la peur de ne pas être à la hauteur.

Moïse n’est pas un héros lisse. Il a fui, douté, protesté. Il a essayé de refuser l’appel. Et c’est justement ce qui en fait un personnage profondément humain. Il ne représente pas une foi triomphante, mais une foi qui avance en boitant, en se laissant façonner peu à peu par ce qu’elle traverse.

Moïse enfant : une naissance marquée par la peur et la protection

1. Un enfant sauvé des eaux

Le récit de la naissance de Moïse ne commence pas par la joie d’une famille. Il commence dans la violence d’un décret. Le Pharaon, inquiet de la croissance du peuple hébreu, ordonne que tous les fils nouveau-nés soient jetés dans le Nil.

C’est dans ce contexte que Moïse naît. Sa mère le cache pendant trois mois, puis, ne pouvant plus le dissimuler, elle prépare un panier calfeutré, le dépose dans les roseaux du fleuve et s’en remet à l’inconnu. L’image est forte : un enfant confié à l’eau, dans un geste à la fois de désespoir et de confiance.

Cette scène, qui évoque presque un abandon, est en fait une forme de protection ultime. C’est aussi une scène de passage : déjà, Moïse quitte un monde pour en entrer un autre.

2. Le rôle des femmes dans sa survie

Ce moment de l’histoire tient par la force et la ruse de plusieurs femmes. Sa mère, d’abord, qui agit avec détermination. Sa sœur, Myriam, qui veille à distance et qui ose intervenir. Et surtout, la fille du Pharaon, qui découvre le panier, comprend qu’il s’agit d’un enfant hébreu, mais choisit de le sauver, le garder, l’élever.

Elle ne se contente pas de l’adopter symboliquement : elle lui donne un nom. Ce nom, Moïse, est comme une mémoire vivante de son sauvetage. Le texte dit : « Je l’ai tiré des eaux. » C’est plus qu’un geste de compassion. C’est un acte de rupture avec la logique de mort ordonnée par son propre père.

Sans ces femmes, Moïse n’aurait pas vécu. Et sans ce début, le reste du récit n’aurait pas de racine. Toute l’histoire part de là : d’un enfant protégé par des gestes simples mais décisifs.

3. Élevé à la cour d’Égypte, mais enraciné ailleurs

Moïse grandit au cœur du pouvoir, dans un palais où il reçoit sans doute une éducation égyptienne complète. Mais il n’est pas égyptien. Il appartient à un autre peuple. Le texte ne dit pas exactement à quel moment il en prend conscience, mais on comprend qu’il le sait.

Un jour, en sortant, il voit un Égyptien frapper un Hébreu. Il s’interpose. Il tue. Il enterre le corps. Ce geste impulsif déclenche tout. Moïse n’est plus à sa place dans le palais, mais pas encore prêt pour sa mission. Il prend peur. Il fuit.

Ce moment marque la fin d’un monde pour lui. Il laisse derrière lui le confort, les titres, la sécurité. Sans le savoir, il entre dans un désert qui sera long. Mais nécessaire.

Que s’est-il passé en Égypte avant l’exil ?

1. Le meurtre de l’Égyptien et la fuite au désert

Moïse a grandi dans un monde de pouvoir, mais il n’y appartient pas pleinement. Le jour où il tue un Égyptien en frappant un Hébreu, ce n’est pas un acte réfléchi, ni une décision politique. C’est une réaction instinctive, violente, mêlée de colère et peut-être de révolte face à l’injustice.

Mais ce geste a un prix. Très vite, Moïse comprend qu’il est connu, identifié, vulnérable. Le Pharaon veut sa mort. Il n’a plus sa place dans aucun camp. Il fuit vers Madiane, une région semi-désertique loin du cœur de l’empire.

Là, le récit change de rythme. Moïse n’est plus acteur politique, ni prince caché. Il devient berger, un homme simple parmi d’autres, qui prend femme, fonde une famille, et garde des troupeaux.

2. Moïse chez Jéthro : une autre vie, loin du bruit

En arrivant à Madiane, Moïse est accueilli par Jéthro, prêtre de la région. Il épouse Séphora, l’une de ses filles, et commence une vie stable, presque silencieuse. Pendant des années, il ne se passe rien d’extraordinaire. Il n’y a plus d’Égypte, plus de violence, plus d’appel.

Mais ce temps de retrait n’est pas vide. C’est là, dans le silence du désert, que quelque chose se prépare. Le récit biblique ne dit pas tout, mais on sent que ce temps long a sa place dans le cheminement. Moïse n’est pas encore prêt à revenir. Il doit d’abord désapprendre ce qu’il croyait savoir.

3. Le buisson ardent : une rencontre bouleversante

Un jour, en gardant les troupeaux, Moïse voit quelque chose. Un buisson en feu qui ne se consume pas. Ce n’est pas un feu destructeur. C’est une flamme stable, étrange, qui attire sans brûler. Il s’approche. Il entend une voix.

Ce moment est la première grande rencontre directe avec Dieu. Moïse ne l’a pas cherchée. Elle vient le trouver, dans ce désert, alors qu’il ne semble rien attendre. Dieu l’appelle par son prénom. Il lui dit : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. »

Le sol devient sacré. Moïse retire ses sandales. Il ne regarde pas, il écoute. Dieu lui parle d’un peuple qui souffre, d’une mission à accomplir, d’un envoi vers l’Égypte.

Et Moïse, presque immédiatement, commence à résister. Il ne veut pas. Il se sent incapable. Il dit qu’il ne saura pas parler, qu’on ne l’écoutera pas, qu’il n’est pas celui qu’il faut. Mais Dieu insiste. Et peu à peu, un dialogue s’installe. C’est le début d’une alliance. Une parole qui n’impose pas, mais qui persévère dans l’appel.

Que signifie l’appel de Moïse à libérer son peuple ?

1. La mission : faire sortir les Hébreux d’Égypte

Ce que Dieu demande à Moïse n’est pas une tâche vague. C’est une mission concrète : retourner en Égypte, affronter le Pharaon, et faire sortir le peuple hébreu de l’esclavage. L’objectif est clair, mais presque inatteignable.

Moïse a fui ce pays. Il y est recherché. Il n’a aucun pouvoir officiel. Il ne se sent pas légitime. Et pourtant, l’appel tient bon. Ce n’est pas lui qui choisit cette mission. C’est une parole qui vient le chercher, avec insistance. Il ne part pas seul : Dieu lui promet d’être avec lui. Il recevra aussi un compagnon de route : son frère Aaron, qui parlera en son nom.

Ce n’est pas un homme fort qui se met en route, c’est un homme envoyé dans la fragilité. Et c’est à partir de là que tout commence.

2. Moïse et sa peur de parler : un prophète qui doute

Le texte biblique insiste sur la difficulté de Moïse à parler en public. Il dit de lui-même qu’il a « la bouche et la langue embarrassées ». Certains y voient un bégaiement, d’autres une simple peur de s’exprimer. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne se sent pas taillé pour cette fonction.

Et pourtant, Dieu ne cherche pas un orateur, mais un homme disponible. C’est la fidélité de Moïse, plus que son aisance, qui le rend capable. Aaron l’accompagnera, mais très vite, c’est Moïse lui-même qui prendra la parole devant Pharaon.

Ce doute persistant fait de Moïse un prophète accessible. Il ne parle pas parce qu’il se sent prêt. Il parle parce qu’il a entendu un appel plus grand que lui.

3. L’Exode, les plaies, le Pharaon qui résiste

Moïse revient donc en Égypte. Il retrouve son peuple, qu’il ne connaît plus vraiment. Il demande au Pharaon de laisser les Hébreux partir. Ce dernier refuse catégoriquement. S’ensuit une série de plaies envoyées sur l’Égypte : l’eau transformée en sang, les grenouilles, les insectes, la maladie, la nuit, la mort…

À chaque étape, Moïse revient devant le roi, porte la même demande, essuie un nouveau refus, parfois suivi d’un accord qu’on lui retire aussitôt.

C’est une lutte longue, pesante, dans laquelle le cœur de Pharaon s’endurcit. On sent bien que ce n’est pas seulement une affaire politique. Il y a ici un affrontement entre deux logiques de pouvoir : celle qui oppresse, et celle qui libère. Moïse se tient entre les deux, pas en maître, mais en serviteur.

Lorsque la dernière plaie frappe — la mort des premiers-nés — le peuple est enfin autorisé à partir. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. La fuite vient à peine de commencer.

Le passage de la mer : libération et naissance d’un peuple

1. La sortie d’Égypte : récit d’une fuite immense

Le départ des Hébreux n’a rien d’un voyage paisible. Ils quittent l’Égypte en urgence, emportant le pain qui n’a pas eu le temps de lever. C’est un peuple qui marche vite, dans la crainte que Pharaon change encore d’avis. Ils ne savent pas exactement où ils vont. Ils savent seulement qu’ils ne peuvent plus rester.

Moïse est devant, mais lui non plus ne maîtrise pas le chemin. C’est une colonne de nuée le jour, une colonne de feu la nuit, qui les guide. Une manière de dire : Dieu marche avec eux, mais pas de façon visible ou prévisible.

2. Le passage de la mer Rouge : image forte, toujours lue

Très vite, le Pharaon regrette de les avoir laissés partir. Il envoie son armée. Les Hébreux se retrouvent pris entre la mer et les chars ennemis. Ils crient, ils paniquent. Moïse, lui, garde confiance. Il tend la main. La mer s’ouvre.

Ce moment, qu’on appelle le passage de la mer Rouge, reste l’un des récits les plus puissants de toute la Bible. Non pas seulement pour son aspect spectaculaire, mais parce qu’il symbolise une bascule. Un peuple passe de l’esclavage à la liberté, du danger à la traversée, de la peur à la confiance.

Ce n’est pas un miracle isolé. C’est un acte fondateur. Le peuple hébreu devient alors un peuple en marche, formé par une histoire commune et une libération qu’il n’a pas construite lui-même.

3. Moïse, guide dans un désert encore plein de questions

Le passage de la mer n’est pas la fin du récit. C’est le début d’un autre exil, cette fois dans le désert, sans ennemis visibles, mais avec la fatigue, la faim, les doutes.

Moïse devient le guide. Pas seulement un chef politique, mais un médiateur. Il répond aux plaintes, transmet les paroles reçues, intercède quand le peuple se révolte. Il avance lui aussi sans certitudes, avec le poids de ce peuple sur les épaules.

Ce désert va durer quarante ans. Une génération entière. Ce n’est pas un détour logistique. C’est un temps de transformation, de passage intérieur, autant que géographique.

Moïse au Sinaï : la loi, la rencontre, et les tables de pierre

1. Le don des Dix Commandements

Au cœur du désert, le peuple arrive au mont Sinaï. C’est là que Moïse monte seul sur la montagne pour rencontrer Dieu. Il y reste quarante jours. En bas, le peuple attend.

Pendant cette rencontre, les Dix Paroles, souvent appelées les Dix Commandements, sont données à Moïse. Elles ne sont pas seulement des règles. Elles posent les bases d’une vie juste et humaine, à la fois devant Dieu et entre les hommes.

Ce n’est pas un code rigide, mais un socle. On y retrouve des interdits simples mais structurants : ne pas tuer, ne pas voler, ne pas mentir, ne pas convoiter. Et aussi des appels : honorer ses parents, faire mémoire du sabbat, reconnaître un Dieu unique.

Ce moment est vu comme l’alliance. Dieu s’engage avec ce peuple, et ce peuple est invité à marcher librement en lien avec lui.

2. La tente de la Rencontre et le lien vivant avec Dieu

Au fil du voyage, Moïse installe ce qu’on appelle la tente de la Rencontre. C’est là qu’il entre pour parler avec Dieu, face à face, dit le texte, « comme un homme parle à son ami ».

C’est une image forte. Elle dit l’intimité de cette relation, mais aussi sa solitude. Moïse est souvent seul à porter la parole, à faire l’aller-retour entre Dieu et le peuple.

Il n’est pas un maître spirituel au-dessus des autres. Il est un homme traversé par la parole, souvent dépassé, parfois découragé, mais toujours debout.

3. Le veau d’or et la colère de Moïse

Pendant qu’il est sur la montagne, en haut, le peuple s’impatiente. Il pense que Moïse ne reviendra pas. Il demande à Aaron de fabriquer une statue en or, une sorte d’idole visible, plus rassurante que ce Dieu invisible qui ne parle plus.

C’est là que surgit l’épisode du veau d’or. Un retour en arrière. Un effacement de tout ce qui a été vécu. Moïse redescend, voit le veau, voit la fête qui l’entoure, et il brise les tables qu’il portait dans ses bras.

Ce geste n’est pas seulement un accès de colère. Il marque une rupture d’alliance. Tout est à recommencer. Moïse doit remonter, redemander, réécrire. Il intercède pour le peuple, il refuse que Dieu les abandonne, même si lui-même est profondément blessé.

Ce moment est dur, mais révélateur. Il montre que la foi n’est pas un long fleuve tranquille. Même libéré, le peuple peut retomber dans ses peurs, ses réflexes, ses manques. Et Moïse, lui, continue à tenir bon, entre Dieu et les hommes.

Moïse au Sinaï : la loi, la rencontre, et les tables de pierre

1. Le don des Dix Commandements

Au cœur du désert, le peuple arrive au mont Sinaï. C’est là que Moïse monte seul sur la montagne pour rencontrer Dieu. Il y reste quarante jours. En bas, le peuple attend.

Pendant cette rencontre, les Dix Paroles, souvent appelées les Dix Commandements, sont données à Moïse. Elles ne sont pas seulement des règles. Elles posent les bases d’une vie juste et humaine, à la fois devant Dieu et entre les hommes.

Ce n’est pas un code rigide, mais un socle. On y retrouve des interdits simples mais structurants : ne pas tuer, ne pas voler, ne pas mentir, ne pas convoiter. Et aussi des appels : honorer ses parents, faire mémoire du sabbat, reconnaître un Dieu unique.

Ce moment est vu comme l’alliance. Dieu s’engage avec ce peuple, et ce peuple est invité à marcher librement en lien avec lui.

2. La tente de la Rencontre et le lien vivant avec Dieu

Au fil du voyage, Moïse installe ce qu’on appelle la tente de la Rencontre. C’est là qu’il entre pour parler avec Dieu, face à face, dit le texte, « comme un homme parle à son ami ».

C’est une image forte. Elle dit l’intimité de cette relation, mais aussi sa solitude. Moïse est souvent seul à porter la parole, à faire l’aller-retour entre Dieu et le peuple.

Il est un homme traversé par la parole, souvent dépassé, parfois découragé, mais toujours debout.

3. Le veau d’or et la colère de Moïse

Pendant qu’il est sur la montagne, en haut, le peuple s’impatiente. Il pense que Moïse ne reviendra pas. Il demande à Aaron de fabriquer une statue en or, une sorte d’idole visible, plus rassurante que ce Dieu invisible qui ne parle plus.

C’est là que surgit l’épisode du veau d’or. Un retour en arrière. Un effacement de tout ce qui a été vécu. Moïse redescend, voit le veau, voit la fête qui l’entoure, et il brise les tables qu’il portait dans ses bras.

Ce geste n’est pas seulement un accès de colère. Il marque une rupture d’alliance. Tout est à recommencer. Moïse doit remonter, redemander, réécrire. Il intercède pour le peuple, il refuse que Dieu les abandonne, même si lui-même est profondément blessé.

Ce moment est dur, mais révélateur. Il montre que la foi n’est pas un long fleuve tranquille. Même libéré, le peuple peut retomber dans ses peurs, ses réflexes, ses manques. Et Moïse, lui, continue à tenir bon, entre Dieu et les hommes.

Pourquoi Moïse n’entre-t-il pas en Terre promise ?

1. Qu’est-ce qui l’en empêche dans le récit biblique ?

Après des années de marche dans le désert, le peuple approche enfin de la terre promise. Moïse a tout traversé avec eux : l’exil, les révoltes, la faim, les prières, les révélations. Et pourtant, il n’y entre pas.

Le texte donne une scène précise pour expliquer cela. À un moment, le peuple réclame de l’eau, une fois de plus. Moïse reçoit l’ordre de parler au rocher, pour en faire jaillir une source. Mais, au lieu de parler, il frappe le rocher deux fois avec son bâton.

L’eau sort, mais Dieu lui dit qu’il n’a pas honoré la confiance demandée. Pour cette raison, il verra la terre, mais ne la foulera pas.

Ce passage a été beaucoup commenté. Certains y voient une forme d’injustice. D’autres lisent une fatigue dans le geste de Moïse, un relâchement humain après tant d’épreuves. Ce qui est sûr, c’est que même le plus grand des prophètes reste un homme, et que cette limite fait partie de sa mission.

2. Une figure incomplète, mais fondatrice

Moïse meurt en regardant la terre, depuis une montagne appelée le mont Nébo. Il la voit de loin, comme une promesse qu’il ne vivra pas personnellement. Ce n’est pas une punition cruelle. C’est aussi une manière de dire que sa mission n’était pas de tout accomplir, mais de permettre aux autres d’entrer.

Le peuple ira plus loin sans lui. Et c’est Josué, son successeur, qui prendra le relais. Moïse reste celui qui a porté le chemin, pas celui qui récolte les fruits. Ce rôle-là est immense.

3. Sa mort loin du peuple, dans le silence

Le livre du Deutéronome dit que Moïse meurt seul, et que nul ne connaît le lieu exact de sa tombe. Il a été enterré « par Dieu lui-même », dit le texte. Une fin discrète, loin du tumulte, comme son début dans le panier de roseaux.

Il laisse un peuple debout, une parole transmise, une loi vivante. Et il reste, jusqu’à aujourd’hui, une figure qui lie la mémoire, la foi et l’histoire.


Quels sont les miracles attribués à Moïse dans la Bible ?

Moïse n’a jamais cherché à impressionner. Ce qu’on appelle « miracles » dans la Bible, ce sont souvent des gestes ou des signes posés en réponse à une nécessité : libérer, nourrir, protéger, faire avancer un peuple en marche. Ces événements ne sont jamais décrits pour eux-mêmes. Ils sont toujours reliés à une parole, à une mission, à une foi qui se construit en chemin.

Voici les principaux miracles liés à Moïse, tels qu’ils apparaissent dans les textes bibliques :

Miracles en Égypte (avant la sortie)

  • Le bâton qui devient un serpent devant Pharaon, puis redevient un bâton (Exode 7)

  • Les dix plaies d’Égypte, annoncées par Moïse (Exode 7 à 12)
    — eau changée en sang
    — invasion de grenouilles
    — moustiques
    — mouches
    — peste du bétail
    — ulcères
    — grêle
    — sauterelles
    — ténèbres sur tout le pays
    — mort des premiers-nés

Miracles pendant l’Exode

  • Le passage de la mer Rouge : les eaux s’ouvrent et se referment (Exode 14)

  • L’eau douce jaillie du bois dans l’eau amère de Mara (Exode 15)

  • La manne tombée du ciel chaque jour (Exode 16)

  • Les cailles envoyées pour nourrir le peuple (Exode 16)

  • L’eau sortie du rocher à Horeb, après que Moïse frappe la pierre (Exode 17)

  • La victoire contre les Amalécites, pendant que Moïse tient les bras levés (Exode 17)

Miracles liés à la présence de Dieu

  • Le buisson ardent qui brûle sans se consumer (Exode 3)

  • La nuée et la colonne de feu qui guident le peuple jour et nuit (Exode 13)

  • La voix de Dieu sur le mont Sinaï, avec tonnerre, feu et tremblement (Exode 19)

  • Le visage de Moïse devenu rayonnant après sa rencontre avec Dieu (Exode 34)

  • La tente de la Rencontre remplie de la présence divine, que Moïse fréquente seul (Exode 33 et 40)

Derniers signes au seuil de la Terre promise

  • Le rocher frappé à Cadès, d’où l’eau jaillit à nouveau (Nombres 20)

  • Le serpent d’airain élevé sur un bâton, pour guérir ceux qui ont été mordus (Nombres 21)

Que dit-on de Moïse ? Écriture, légendes et récits transmis

1. Moïse est-il l’auteur de la Torah ?

La tradition juive et chrétienne attribue à Moïse la rédaction des cinq premiers livres de la Bible, qu’on appelle aussi le Pentateuque : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome. C’est pourquoi on parle parfois de “la Loi de Moïse” ou de “livres de Moïse”.

Mais cette attribution ne signifie pas forcément une écriture littérale de sa main. Elle exprime plutôt une autorité spirituelle : Moïse est celui à travers qui la Loi a été transmise, celui qui a porté la parole, enseigné, structuré la mémoire du peuple.

De nombreux passages de ces livres parlent pourtant de sa mort, ou décrivent des époques qu’il n’a pas connues. Aujourd’hui, les chercheurs pensent que ces textes ont été rédigés sur plusieurs siècles, à partir de traditions orales et de textes anciens, souvent liés à l’héritage spirituel de Moïse, mais pas nécessairement écrits par lui.

2. Des traditions orales nombreuses, des récits transmis dans le temps

Autour de Moïse, des générations ont raconté, commenté, développé. Ce qu’on lit dans la Bible n’est pas figé. Il existe des versions plus longues ou plus symboliques dans d’autres textes anciens, comme le Talmud, la littérature rabbinique ou certains écrits apocryphes.

Par exemple, dans certaines traditions juives, on raconte que Moïse savait les 70 langues du monde, ou qu’il avait été initié à la sagesse égyptienne dès son enfance. Dans d’autres, on insiste sur son humilité, sur sa manière d’intercéder pour le peuple sans jamais se mettre en avant.

Dans l’islam, le Coran évoque Moïse à de nombreuses reprises, sous le nom de Mûsâ. On y retrouve son enfance, sa mission face à Pharaon, la traversée de la mer, et sa rencontre avec un mystérieux personnage appelé al-Khidr, figure de la connaissance cachée. Ces récits ne sont pas toujours identiques à ceux de la Bible, mais ils prolongent le même regard : celui d’un homme guidé, traversé, mis au service d’un peuple.

3. Ce qu’on ne sait pas, ce qu’on ne cherche pas à combler

Il y a aussi, autour de Moïse, beaucoup de silence. On ne sait presque rien de ses années dans le désert, de sa vie avec Séphora, de ce qu’il pensait de tout ce qu’il vivait. Et la Bible elle-même ne cherche pas à remplir les blancs.

C’est peut-être ce qui rend son histoire encore vivante aujourd’hui. Elle ne livre pas tout. Elle invite à écouter ce qui est dit, mais aussi ce qui est laissé en creux.

Foire aux questions sur Moïse

1. Moïse est-il un personnage historique réel ?

Il n’existe pas, à ce jour, de preuve archéologique ou de source extérieure à la Bible qui permette d’affirmer que Moïse a réellement existé tel que décrit. Son existence reste donc discutée. Mais ce qui est certain, c’est que sa figure a marqué profondément la mémoire collective, au point de devenir un repère majeur dans les traditions religieuses juive, chrétienne et musulmane.

2. Est-ce Moïse qui a écrit les Dix Commandements ?

Selon le récit biblique, c’est Dieu qui a écrit les Dix Commandements, sur des tables de pierre, remises à Moïse sur le mont Sinaï. Dans une deuxième version, après l’épisode du veau d’or, Moïse les taille lui-même, et Dieu réécrit le texte. Ce n’est donc pas lui qui en est l’auteur, mais celui qui les reçoit et les transmet.

3. Pourquoi Moïse est-il si important dans le judaïsme ?

Dans la tradition juive, Moïse est le plus grand des prophètes. Il est celui à qui Dieu a parlé « face à face », celui qui a conduit le peuple hors d’Égypte, et celui par qui la Torah a été donnée. Sa figure représente à la fois la libération, la Loi, et une proximité unique avec Dieu.

4. Quelle est la différence entre Moïse et Abraham ?

Abraham est vu comme le père de la foi, le premier à avoir entendu un appel et à s’être mis en route. Moïse, lui, arrive bien plus tard dans le récit biblique. Il est le médiateur de l’alliance, celui qui reçoit la Loi et qui structure le peuple. Abraham incarne la promesse, Moïse, l’organisation et la transmission.

5. Quelle est la femme de Moïse, et que sait-on d’elle ?

Moïse épouse Séphora, la fille de Jéthro, prêtre de Madiane. Elle apparaît à plusieurs moments du récit, mais reste discrète. Une scène énigmatique dans le livre de l’Exode la montre en train d’intervenir pour protéger Moïse, en circoncisant leur fils. Le texte n’en dit pas plus. Elle symbolise souvent la part silencieuse et active de ceux qui accompagnent les figures prophétiques.

6. Moïse apparaît-il dans le Nouveau Testament ?

Oui, à plusieurs reprises. Il est cité par Jésus, par Paul, et dans la lettre aux Hébreux. Il est aussi présent lors de la transfiguration, où il apparaît aux côtés d’Élie pour parler avec Jésus. Cela souligne son importance continue comme figure de la Loi, au cœur de la foi juive, mais aussi reconnue dans la foi chrétienne.

7. Pourquoi Moïse est-il si souvent représenté avec des cornes ?

C’est une erreur de traduction ancienne du mot hébreu décrivant le visage rayonnant de Moïse. Le mot peut aussi désigner des « rayons », mais a été traduit en latin par cornuta (« cornu »). Cela a donné lieu à des représentations célèbres, comme la statue de Michel-Ange, où Moïse a deux petites cornes sur le front.

8. Quelle est la place de Moïse dans l’islam ?

Dans le Coran, Moïse — Mûsâ — est le prophète dont l’histoire est la plus développée. Il est vu comme un messager, un guide, et un modèle de foi face à l’injustice. Son affrontement avec Pharaon, sa traversée de la mer, et ses échanges avec Dieu sont racontés avec force. Il est l’un des grands prophètes de l’islam, respecté comme tel.

9. Moïse a-t-il eu des enfants ?

Oui. Le texte biblique mentionne deux fils de Moïse et Séphora : Gershom et Éliézer. Ils apparaissent brièvement dans le récit. Contrairement à d’autres figures bibliques, la descendance de Moïse ne joue pas un rôle central dans l’histoire.

10. Existe-t-il un lieu de pèlerinage lié à Moïse aujourd’hui ?

Le mont Nébo, en Jordanie, est traditionnellement considéré comme le lieu où Moïse est mort. Il offre une vue sur la vallée du Jourdain et la Terre promise. Une église y a été construite dès les premiers siècles du christianisme, et le site est encore aujourd’hui un lieu de mémoire et de visite pour les pèlerins.

Moïse : entre mémoire religieuse et recherches historiques

Une figure spirituelle fondatrice, mais complexe à situer historiquement

Moïse reste l’un des personnages les plus influents de toute la Bible. Pourtant, la question de son existence historique divise encore. Il n’existe pas de trace archéologique directe attestant sa vie, ni d’inscription extérieure aux textes bibliques qui mentionnerait son nom. Cela ne signifie pas qu’il n’a pas existé, mais que son histoire appartient à une mémoire sacrée avant d’être un fait vérifiable.

Plusieurs chercheurs ont proposé une lecture plus nuancée. Par exemple, l’analyse de Dany Nocquet souligne que l’attribution du Pentateuque à Moïse relève d’une tradition religieuse, mais ne correspond pas nécessairement à une écriture de sa main. Dans cet article publié sur Cairn.info, il explore comment cette figure a été construite pour structurer une identité, et non pour être biographiée comme un personnage historique classique.

L’Exode : récit théologique ou écho d’un événement réel ?

La question de l’Exode est liée à celle de Moïse. Est-ce que des tribus sémitiques ont quitté l’Égypte en fuyant l’oppression ? Certains indices archéologiques montrent que des populations sémitiques étaient bien présentes en Égypte à certaines périodes, et que leur départ ou leur intégration a pu donner naissance à un souvenir transformé avec le temps.

Une synthèse claire sur cette tension entre récit et histoire est proposée dans un dossier pédagogique publié sur Regardsprotestants, qui explique en quoi le message spirituel de l’Exode n’est pas diminué par les incertitudes historiques, mais au contraire renforcé dans sa portée symbolique.

✨ Info spirituelle: Le saviez-vous ?

Chargement...

Nos derniers articles:

Qui peut baptiser un enfant dans l’Église catholique ?

Qui peut baptiser un enfant dans l’Église catholique ?

Le baptême catholique des enfants : sens et engagement 1. Pourquoi l’Église demande le baptême dès le plus jeune âge ? L’enfant n’a pas encore les mots pour parler de Dieu. Il ne comprend pas tout. Mais il peut déjà recevoir. C’est ce que l’Église affirme quand elle...