Quand on ouvre les Évangiles de Matthieu, Marc, Luc ou Jean, on ne découvre pas seulement un maître de sagesse qui donne des leçons de morale. On fait face à un homme qui pliait la réalité physique à sa volonté. Jésus de Nazareth n’était pas qu’un enseignant, c’était un thaumaturge.
Mais attention aux malentendus : le texte original grec ne parle jamais de tours de passe-passe pour épater la galerie. Il parle de « signes » ou d’ »actes de puissance ». Ces actions n’étaient pas là pour le spectacle, mais pour dire quelque chose de sa nature et de sa compassion.
Au-delà des mentions vagues où il « guérissait tous les malades » d’une région, les historiens ont identifié précisément 35 miracles distincts, décrits avec leurs propres détails dans le Nouveau Testament. Voici la liste complète des miracles de Jésus, classée par type d’intervention :
Quand les éléments se déchaînent
Dans ces épisodes, le Christ démontre une autorité directe sur la matière, la création, la météo ou les situations physiques.
- L’eau changée en vin à Cana (Jean 2:1-11) : Son tout premier « signe » public. Lors d’une noce, alors que le vin vient à manquer, il transforme six jarres d’eau en un vin d’excellente qualité, sauvant ainsi l’honneur des mariés.
- La tempête apaisée (Matthieu 8:23-27) : Alors qu’une tempête violente menace de faire chavirer leur barque sur la mer de Galilée, Jésus se réveille et calme le vent et les flots d’une seule parole, stupéfiant ses disciples.
- La marche sur les eaux (Matthieu 14:22-33) : En pleine nuit, il rejoint ses disciples en marchant sur le lac agité. C’est lors de cet épisode que Pierre tente lui aussi de marcher sur l’eau avant de douter.
- L’évasion miraculeuse à Nazareth (Luc 4:28-30) : Rejeté par les siens qui tentent de le précipiter du haut d’une falaise, il passe mystérieusement « au milieu d’eux » et s’éloigne sans que personne ne puisse le saisir.
- La première multiplication des pains (Marc 6:30-44) : Avec seulement cinq pains et deux poissons, il nourrit une foule de 5000 hommes (sans compter femmes et enfants). C’est le seul miracle rapporté par les quatre évangélistes.
- La seconde multiplication des pains (Marc 8:1-9) : Une récidive quelques temps plus tard pour une autre foule affamée de 4000 personnes, avec sept pains et quelques poissons.
- La première pêche miraculeuse (Luc 5:1-11) : Au début de son ministère, il invite Pierre à jeter ses filets après une nuit infructueuse. Les filets se remplissent à craquer, marquant l’appel des premiers apôtres.
- La seconde pêche miraculeuse (Jean 21:1-14) : Survenue après la Résurrection sur le lac de Tibériade, cette pêche précise rapporte exactement 153 gros poissons, sans que le filet ne se déchire.
- La pièce dans la bouche du poisson (Matthieu 17:24-27) : Un miracle singulier à Capharnaüm où Jésus demande à Pierre de pêcher un poisson, dans la bouche duquel il trouve une pièce (statère) pour payer l’impôt du Temple.
- Le figuier desséché (Matthieu 21:18-22) : Le seul miracle « destructeur ». Jésus maudit un figuier sans fruits qui sèche sur pied instantanément, une parabole vivante sur la foi et l’hypocrisie religieuse.
Réparer les corps brisés
C’est le groupe le plus important. Jésus a sillonné les routes en guérisseur, remettant sur pieds ceux que la société avait exclus à cause de leur maladie.
Les yeux qui s’ouvrent
- Les deux aveugles de Capharnaüm (Matthieu 9:27-31) : Deux hommes le suivent en criant « Fils de David ». Jésus touche leurs yeux et leur rend la vue en réponse à leur foi.
- L’aveugle de Bethsaïda (Marc 8:22-26) : Une guérison progressive unique. Jésus met de la salive sur ses yeux ; l’homme voit d’abord les gens « comme des arbres », puis voit distinctement.
- L’aveugle-né à Jérusalem (Jean 9:1-12) : Jésus fait de la boue avec sa salive, l’applique sur les yeux de l’homme et l’envoie se laver à la piscine de Siloé, où il recouvre la vue.
- Bartimée (Marc 10:46-52) : Ce mendiant aveugle à la sortie de Jéricho insiste pour appeler Jésus malgré la foule qui le fait taire. Sa foi le sauve instantanément.
La peau purifiée (Lèpre)
- Un lépreux isolé en Galilée (Marc 1:40-45) : Enfreignant les lois de pureté, Jésus touche cet homme pour le guérir, montrant que la compassion surpasse le rituel.
- Les dix lépreux (Luc 17:11-19) : guéris collectivement alors qu’ils sont en chemin pour se montrer aux prêtres. Un seul, un Samaritain, revient sur ses pas pour remercier Jésus.
Se lever et marcher
- Le paralytique descendu par le toit (Marc 2:1-12) : À Capharnaüm, quatre amis font un trou dans le toit pour descendre le malade devant Jésus, qui pardonne ses péchés avant de le guérir.
- L’homme à la main sèche (Matthieu 12:9-13) : Guéri un jour de sabbat dans la synagogue, ce qui provoque la colère des pharisiens qui l’accusent de « travailler » le jour du repos.
- L’infirme de la piscine de Béthesda (Jean 5:1-15) : Cet homme attendait un miracle depuis 38 ans. Jésus lui ordonne simplement : « Lève-toi, prends ton lit et marche ».
- La femme courbée (Luc 13:10-17) : Une femme, courbée par un esprit de maladie depuis 18 ans, est redressée par Jésus un jour de sabbat, suscitant la joie de la foule.
Guérisons diverses
- La belle-mère de Pierre (Matthieu 8:14-15) : Clouée au lit par une forte fièvre, elle est guérie par un simple toucher de la main et se lève immédiatement pour les servir.
- Le serviteur du centurion romain (Matthieu 8:5-13) : Guéri à distance. Jésus admire la foi de cet officier païen qui croit qu’une simple parole suffit, sans que Jésus ne se déplace.
- Le fils de l’officier royal (Jean 4:46-54) : Également guéri à distance depuis Cana, alors que l’enfant mourant se trouvait à Capharnaüm.
- La femme aux hémorragies (Marc 5:25-34) : Souffrant depuis 12 ans, elle touche discrètement le vêtement de Jésus dans la foule et est guérie instantanément par cette « force » sortie de lui.
- L’homme atteint d’hydropisie (Luc 14:1-6) : Guéri lors d’un repas chez un chef des pharisiens, un jour de sabbat, pour illustrer qu’il est permis de faire le bien n’importe quand.
- L’oreille de Malchus (Luc 22:50-51) : Lors de l’arrestation de Jésus, Pierre coupe l’oreille du serviteur du grand prêtre. Jésus touche l’oreille et la guérit, son dernier miracle avant la croix.

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Victoire sur le mal et la mort
Ces miracles sont les plus dramatiques. Ils représentent une confrontation directe avec les forces spirituelles du mal.
Les exorcismes (Combats spirituels)
- Le démoniaque dans la synagogue (Marc 1:21-28) : À Capharnaüm, un esprit impur interrompt l’enseignement de Jésus, qui le fait taire et l’expulse avec autorité.
- Le démoniaque aveugle et muet (Matthieu 12:22) : Jésus guérit cet homme possédé, lui rendant la vue et la parole, ce qui pousse les foules à se demander s’il est le « Fils de David ».
- Le démoniaque muet (Matthieu 9:32-33) : Une fois le démon chassé, l’homme se met à parler, provoquant l’étonnement général devant une telle puissance.
- Le forcené de Gérasa (Marc 5:1-20) : Un homme indomptable habité par une « Légion » de démons. Jésus les autorise à entrer dans un troupeau de 2000 porcs qui se précipitent dans la mer.
- La fille de la femme syro-phénicienne (Matthieu 15:21-28) : Une délivrance à distance en territoire étranger, accordée en réponse à l’humilité et la persévérance de la mère.
- Le jeune garçon épileptique (Matthieu 17:14-21) : Guéri au pied du mont de la Transfiguration après l’échec des disciples, soulignant l’importance de la foi et de la prière.
Les résurrections (Retours à la vie)
- Le fils de la veuve de Naïn (Luc 7:11-17) : Ému de compassion en voyant le cortège funéraire, Jésus touche le cercueil et ordonne au jeune homme de se lever, le rendant vivant à sa mère.
- La fille de Jaïrus (Marc 5:21-43) : Une enfant de 12 ans ramenée à la vie quelques instants après sa mort. Jésus dit simplement « Talitha koumi » (Jeune fille, lève-toi).
- Lazare à Béthanie (Jean 11:1-44) : Le miracle le plus spectaculaire. Lazare était au tombeau depuis quatre jours. Jésus pleure, puis crie « Lazare, sors ! », préfigurant sa propre victoire sur la mort.
Plus surprenant encore, saviez-vous que Jésus ne s’appelait pas « Jésus » ?




