Dernière Cène de Jésus : explication verset par verset

par | Juin 1, 2025 | Christianisme

La Dernière Cène est le dernier repas que Jésus partage avec ses apôtres avant sa Passion. Ce moment, fondateur pour la foi chrétienne, est raconté dans les Évangiles. Parmi eux, l’Évangile selon Luc (chapitre 22, versets 14 à 38) offre l’un des récits les plus riches, à la fois précis, symbolique et direct. Chaque parole de Jésus, chaque geste, ouvre un horizon spirituel profond.

Dans cet article, vous trouverez le texte complet selon Luc, puis une lecture verset par verset pour comprendre ce que Jésus transmet ce soir-là. Chaque passage est cité, suivi d’une explication.

Ce qu’il faut retenir sur le sens spirituel et liturgique de la Dernière Cène

La Dernière Cène marque un tournant décisif dans la mission de Jésus. Cet ultime repas avec ses disciples fonde l’Eucharistie et prépare les événements de la Passion. Voici les éléments essentiels à comprendre.


Jésus exprime son désir profond de célébrer une dernière Pâque avec ses disciples avant sa Passion, soulignant l’accomplissement à venir dans le Royaume de Dieu.
Le partage du pain et de la coupe inaugure l’Eucharistie, un acte liturgique central dans la foi chrétienne, marqué par le don réel du corps et du sang du Christ.
L’annonce de la trahison de Judas rappelle que le mal peut surgir au sein même du cercle des plus proches, sans interrompre la mission de Jésus.
Jésus enseigne que la vraie grandeur réside dans le service et non dans le pouvoir, en se présentant lui-même comme serviteur au milieu des siens.
Une promesse est faite aux disciples : participer au festin du Royaume et exercer une autorité spirituelle dans le jugement des tribus d’Israël.
Pierre est averti de son reniement imminent, mais Jésus lui confie aussi une mission future de soutien à ses frères, révélant une pédagogie de la faiblesse assumée.
Le discours final appelle à la vigilance : un changement d’époque se profile, marqué par l’épreuve, la solitude et l’accomplissement des prophéties messianiques.
La date de la Cène est traditionnellement fixée au Jeudi saint, même si les Évangiles proposent des chronologies théologiquement distinctes.
Les Douze apôtres sont seuls présents à la table, dans une ambiance d’intimité et de transmission. Judas participe pleinement à ce moment avant sa rupture.
L’Eucharistie devient dès les origines de l’Église le cœur de la vie chrétienne : une mémoire vivante, une communion spirituelle, un sacrement fondateur.

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Chaque parole évoque le don de Jésus à ses disciples, jusqu’à l’amour offert en partage. Une façon originale et touchante de redécouvrir ce moment clé de l’Évangile.

Le récit biblique de la Dernière Cène

Luc 22,14-38 – Traduction liturgique (AELF)

  1. Quand l’heure fut venue, Jésus se mit à table, et les Apôtres avec lui.

  2. Il leur dit : « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir !

  3. Car je vous le déclare : jamais plus je ne la mangerai jusqu’à ce qu’elle soit pleinement accomplie dans le royaume de Dieu. »

  4. Alors, ayant reçu une coupe et rendu grâce, il dit : « Prenez-la, et partagez entre vous.

  5. Car, je vous le déclare : désormais je ne boirai plus du fruit de la vigne jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu. »

  6. Puis, prenant du pain et rendant grâce, il le rompit et le leur donna, en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. »

  7. Et pour la coupe, après le repas, il fit de même, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang, versé pour vous.

  8. Et pourtant, voici que la main de celui qui me livre est à côté de moi, sur la table.

  9. En effet, le Fils de l’homme s’en va selon ce qui a été fixé. Mais malheureux cet homme-là par qui il est livré ! »

  10. Les Apôtres commencèrent à se demander les uns aux autres quel était parmi eux celui qui allait faire cela.

  11. Ils en arrivèrent à se quereller : lequel d’entre eux, à leur avis, était le plus grand ?

  12. Mais il leur dit : « Les rois des nations les commandent en maîtres, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler bienfaiteurs.

  13. Pour vous, rien de tel ! Au contraire, que le plus grand d’entre vous devienne comme le plus jeune, et le chef, comme celui qui sert.

  14. Quel est en effet le plus grand : celui qui est à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Eh bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.

  15. Vous, vous avez tenu bon avec moi dans mes épreuves.

  16. Et moi, je dispose pour vous du Royaume, comme mon Père en a disposé pour moi :

  17. ainsi vous mangerez et boirez à ma table dans mon Royaume, et vous siégerez sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël.

  18. Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le blé.

  19. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères. »

  20. Pierre lui dit : « Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller en prison et à la mort. »

  21. Jésus reprit : « Je te le déclare, Pierre : le coq ne chantera pas aujourd’hui avant que trois fois tu aies nié me connaître. »

  22. Puis il leur dit : « Quand je vous ai envoyés sans bourse, ni sac, ni sandales, avez-vous manqué de quelque chose ? »

  23. Ils lui répondirent : « Non, de rien. »

  24. Il leur dit : « Eh bien maintenant, celui qui a une bourse, qu’il la prenne, de même son sac ; et celui qui n’a pas d’épée, qu’il vende son manteau pour en acheter une.

  25. Car, je vous le déclare : il faut que s’accomplisse en moi ce qui a été écrit : Il a été compté avec les impies. De fait, ce qui me concerne touche à sa fin. »

Verset par verset, ce que Jésus dit et fait

1. L’attente accomplie (versets 14-16)

Jésus ne cache rien de son désir profond de vivre ce moment avec les Douze. Il parle de la Pâque comme d’un accomplissement. Ce repas n’est pas une formalité. Il le vit comme une étape décisive dans sa mission. Il annonce que cette Pâque est la dernière avant une transformation radicale dans le Royaume de Dieu.

2. Le geste sur la coupe (versets 17-18)

Il prend une coupe, la bénit, et la fait passer entre eux. Ce geste, pourtant ordinaire dans un repas juif, prend ici une valeur d’offrande anticipée. Jésus montre qu’il s’éloigne volontairement de ce monde. Il ne goûtera plus au vin jusqu’à l’accomplissement total de la promesse.

3. Le pain partagé, le corps donné (verset 19)

Jésus prend le pain, rend grâce, le rompt et le donne. Il associe ces gestes à son corps. Ce n’est pas une image poétique. C’est un don réel, que l’Église reconnaît comme l’institution de l’Eucharistie. Il dit aux disciples de refaire ce geste en mémoire de lui. C’est une consigne claire, transmise jusqu’à aujourd’hui.

4. La coupe du sang versé (verset 20)

Après le repas, Jésus prend une autre coupe. Il l’associe à une Alliance nouvelle, signée non par des pierres, mais par son sang. Il se place dans la continuité des alliances bibliques, mais il en renouvelle le cœur : l’amour poussé jusqu’au sacrifice.

5. L’annonce du traître (versets 21-23)

Jésus annonce que l’un des Douze va le livrer. Il ne désigne pas Judas par son nom, mais il indique sa proximité immédiate : « sa main est sur la table ». Cette révélation provoque une confusion. Les apôtres se questionnent. La trahison vient de l’intérieur. Jésus ne dramatise pas. Il assume ce qui doit arriver.

6. La dispute des disciples et le vrai service (versets 24-27)

Pendant ce moment solennel, les apôtres se disputent pour savoir qui est le plus grand. Jésus ne les rabroue pas. Il les enseigne. Il prend le contre-pied des logiques de pouvoir. Pour lui, le vrai chef est celui qui sert. Et pour appuyer son propos, il se désigne lui-même : « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert. »

7. Le Royaume promis (versets 28-30)

Jésus reconnaît la fidélité de ses disciples pendant les épreuves. Il leur promet une place dans son Royaume, à sa table. Cette image du repas se prolonge dans l’éternité. Il parle aussi d’une responsabilité future : siéger sur des trônes, juger les tribus d’Israël. Il les prépare à une mission qui dépassera sa présence visible.

8. L’annonce à Pierre (versets 31-34)

Jésus s’adresse à Pierre, en l’appelant « Simon ». Il évoque une épreuve : Satan veut les éprouver tous. Il dit avoir prié pour Pierre. Il annonce aussi son reniement. Pierre, sûr de lui, affirme sa fidélité. Jésus lui répond par une parole grave : avant que le coq ne chante, il l’aura renié trois fois.

9. Derniers mots sur l’épreuve à venir (versets 35-38)

Jésus rappelle le temps où les disciples ont tout laissé sans manquer de rien. Mais un temps nouveau arrive. Il les invite à se préparer : il parle d’épée, non comme une incitation à la violence, mais comme une image du combat à venir. Il cite une prophétie : il sera compté parmi les impies. Tout s’accomplit. Le ton change. L’heure approche.

Quel jour a eu lieu la Dernière Cène ?

1. Le Jeudi saint, veille de la Passion

La tradition chrétienne situe la Dernière Cène le jeudi soir, à la veille de la crucifixion de Jésus. Ce jour est désormais appelé Jeudi saint dans le calendrier liturgique. Il marque l’entrée dans le Triduum pascal, ces trois jours saints qui mènent à la Résurrection : Jeudi, Vendredi, et Dimanche de Pâques.

Les Évangiles synoptiques (Matthieu, Marc, Luc) décrivent ce repas comme un repas de la Pâque juive, ou du moins comme une célébration de cette fête dans un climat pascal. Jésus y envoie ses disciples préparer la salle, avec des instructions précises. Le texte parle clairement de la Pâque : « J’ai désiré manger cette Pâque avec vous » (Luc 22,15).

2. Une question de chronologie entre les Évangiles

L’Évangile de Jean, lui, place la crucifixion de Jésus au moment où les agneaux pascals sont immolés, ce qui suggère que la Cène aurait eu lieu la veille de la Pâque. Cette différence de chronologie n’est pas un désaccord historique, mais une intention théologique. Jean insiste sur Jésus comme l’Agneau véritable, offert pour le salut. Les synoptiques insistent sur la cohérence entre l’institution de l’Eucharistie et le sens du repas pascal.

Ce qui compte dans tous les récits, c’est que la Cène se déroule au seuil de la Passion, dans une atmosphère d’intimité et de transmission. C’est le dernier repas de Jésus avec les Douze. Il ne s’agit pas d’un simple dîner d’adieu, mais d’un moment structuré, porteur de symboles forts, qui s’inscrit dans le fil des grandes étapes du salut.

Qui était présent à la Dernière Cène ?

1. Les Douze apôtres autour de Jésus

Le récit de la Dernière Cène place les Douze apôtres aux côtés de Jésus. Ils sont nommés dans les évangiles plus tôt dans la narration : Simon-Pierre, André, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques, fils d’Alphée, Simon le Zélote, Jude, fils de Jacques, et Judas Iscariote.

Vous désirez en savoir plus sur les apôtres? Découvrez notre article sur les 12 apôtres de Jésus. En réalité, ils étaient même 13, et si on veut pousser le bouchon encore un peu plus loin, nous pouvons parler de 14 apôtres!

Aucun autre disciple ou membre extérieur n’est mentionné. Ce repas est un moment d’intimité, où Jésus s’adresse à ceux qu’il a choisis pour être ses témoins. Il leur transmet ses dernières paroles, un geste symbolique (le pain et la coupe), et les prépare à ce qui va suivre. Ce cercle restreint donne à la scène toute sa force : ce n’est pas un banquet public, mais un passage de relais.

2. Judas était-il encore là au moment de l’Eucharistie ?

Oui. Les récits de Luc et de Matthieu montrent que Judas est présent pendant la Cène. Il participe au repas, il entend les paroles de Jésus, il est même désigné discrètement comme le traître : « Voici que la main de celui qui me livre est sur la table avec moi » (Luc 22,21). Ce détail donne une gravité particulière au moment. La trahison ne vient pas de l’extérieur, mais de l’un des siens.

Dans l’Évangile de Jean, Jésus donne à Judas un morceau de pain, puis celui-ci quitte la salle. Ce départ n’est pas mentionné chez Luc, ce qui laisse penser que Judas est resté jusqu’au bout du repas. Cette tension intérieure — entre fidélité et trahison, confiance et rupture — fait partie du sens spirituel de la Cène

Les objets présents à la table de la Dernière Cène

Le récit des Évangiles ne détaille pas tous les objets visibles lors de la Dernière Cène, mais la tradition et le contexte juif permettent d’en déduire plusieurs éléments.

  • Une grande table basse, autour de laquelle les convives s’allongent ou s’appuient, comme c’était l’usage.
  • Des coupes de vin, probablement quatre comme dans le rituel pascal juif, dont une est clairement mentionnée par Luc.
  • Du pain sans levain (azyme), rompu et partagé par Jésus.
  • Des mets pascals : probablement des herbes amères, une sauce, et de l’agneau selon la tradition de la Pâque juive.

Ces éléments enracinent la Dernière Cène dans la liturgie juive tout en annonçant une nouvelle Alliance. Chaque objet devient porteur de sens.

Quelle est la signification de la Dernière Cène pour les chrétiens ?

1. L’institution de l’Eucharistie

Lors de la Dernière Cène, Jésus prononce ces paroles décisives : « Ceci est mon corps, donné pour vous » et « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang ». Ces formules fondent ce que l’Église appelle depuis les origines l’Eucharistie. Ce n’est pas un simple souvenir, mais un acte de présence réelle. Le pain et le vin deviennent les signes visibles du don total du Christ.

Les premières communautés chrétiennes ont immédiatement compris ce moment comme un commandement spirituel : « Faites cela en mémoire de moi ». Depuis 2 000 ans, cette parole rythme la vie chrétienne, au cœur de chaque messe. La Cène devient un sacrement, un lieu où le sacrifice de Jésus est rendu présent, offert et partagé.

2. Le repas, image du Royaume

La scène de la Cène est construite comme un repas rituel, mais elle annonce déjà le festin du Royaume de Dieu. Jésus promet à ses disciples qu’ils mangeront et boiront à sa table dans le Royaume. L’image du banquet revient souvent dans la Bible pour évoquer la communion parfaite entre Dieu et l’humanité. Ce repas est donc à la fois ancré dans le monde et tourné vers l’éternité.

En partageant le pain et le vin, Jésus ouvre une relation nouvelle avec ses disciples. Il ne transmet pas seulement une idée ou une émotion : il se donne lui-même. La table devient un lieu de lien, de fidélité, de mémoire vivante. La foi chrétienne ne repose pas sur une idée, mais sur une présence offerte et reçue.

L’Eucharistie chez les premiers chrétiens

Dès les premières générations, les disciples de Jésus ont célébré le “repas du Seigneur” comme un acte central de leur foi. Le livre des Actes le souligne : « Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres, à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. » (Actes 2,42).

Cette “fraction du pain” perpétue les gestes de la Dernière Cène. Chaque dimanche, les premiers chrétiens se réunissent dans les maisons pour vivre cette présence du Christ. Ce n’est pas une simple commémoration, mais une expérience réelle, communautaire et spirituelle.

  • Une source d’unité entre les croyants,
  • Une participation au sacrifice du Christ,
  • Une nourriture spirituelle pour vivre dans la fidélité et l’espérance.

Ce que Jésus a transmis ce soir-là est devenu, dès les débuts de l’Église, le cœur battant de la vie chrétienne.

✨ Info spirituelle: Le saviez-vous ?

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