Jésus, le Dieu des Chrétiens : Explications

par | Jan 5, 2024 | Christianisme, Spiritualité

Table des matières
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Dire que Jésus est Dieu, ce n’est pas une formule creuse ni une exagération pieuse. C’est le cœur même de la foi chrétienne. Pourtant, cette affirmation suscite souvent des incompréhensions : comment un homme peut-il être Dieu ? L’a-t-il vraiment dit ? Est-ce compatible avec l’idée d’un Dieu unique ? Cet article propose un parcours clair, accessible et fidèle à la tradition chrétienne, pour comprendre ce que les chrétiens croient réellement quand ils affirment que Jésus est « vrai Dieu et vrai homme ». Des textes bibliques aux décisions des premiers conciles, des paroles de Jésus lui-même à ce que cela change concrètement dans la vie spirituelle, tout est là pour éclairer ce mystère central du christianisme.

Jésus est-il vraiment Dieu ? Les clés pour comprendre la foi chrétienne

Voici un aperçu structuré des grandes affirmations de la foi chrétienne concernant la divinité de Jésus. Ce résumé reprend les points essentiels de l'article, qui les développe en profondeur avec des sources bibliques, historiques et théologiques.

Les chrétiens affirment que Jésus est Dieu, pas seulement un prophète ou un homme inspiré, mais Dieu lui-même fait homme.
L'expression « Fils de Dieu » désigne une relation unique entre Jésus et le Père : une unité de nature, pas une simple proximité symbolique.
Jésus est à la fois pleinement homme et pleinement Dieu, sans confusion entre ces deux natures — c’est le mystère de l’Incarnation.
Dans les évangiles, Jésus agit et parle comme Dieu : il pardonne les péchés, accepte d’être adoré, et utilise des expressions réservées à Dieu.
Ses paroles ont souvent choqué ses contemporains, car elles affirmaient implicitement sa divinité, ce qui a conduit à son accusation de blasphème.
Les apôtres eux-mêmes l’ont reconnu comme Dieu, dès les premières années : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » dit Thomas après la résurrection.
L’évangile de Jean affirme dès le début que Jésus est « le Verbe » qui « était Dieu » et qui « s’est fait chair ».
Les lettres de Paul confirment cette foi : Jésus est pleinement Dieu, mais il s’est abaissé volontairement jusqu’à la croix.
L’Ancien Testament, relu à la lumière du Christ, révèle de nombreuses figures et prophéties perçues comme annonçant un Messie divin.
L’Église a précisé cette foi dans les premiers conciles (Nicée, Chalcédoine…) pour clarifier que Jésus est « vrai Dieu et vrai homme ».
Cette foi ne s’est pas construite tardivement, mais a été vécue et proclamée dès les origines du christianisme.
Croire que Jésus est Dieu change radicalement la prière chrétienne : on ne s’adresse pas à un intermédiaire, mais à Dieu lui-même.
Le pardon reçu de Jésus a une portée divine, car il vient de Dieu en personne, et non d’un simple maître spirituel.
La foi en Jésus-Dieu touche directement la vision du salut : seul Dieu peut vaincre le mal et la mort de manière définitive.
Si Jésus est Dieu, alors l’amour de Dieu devient concret, incarné, accessible, vivant : il est venu lui-même nous chercher.
Jésus n’a jamais dit mot à mot « Je suis Dieu », mais il l’a affirmé par ses actes, ses paroles, et son autorité divine.
La Trinité exprime que Dieu est un, mais relationnel : Père, Fils, et Esprit — non un Dieu divisé, mais vivant en communion.
Les autres religions reconnaissent Jésus comme prophète ou maître spirituel, mais seule la foi chrétienne affirme sa divinité.
On peut croire en Dieu sans croire que Jésus est Dieu, mais ce n’est plus la foi chrétienne au sens strict.
Dieu n’a pas eu “besoin” de devenir homme ; il a choisi de le faire par amour, pour entrer dans notre condition humaine.
Si Jésus prie le Père, c’est parce qu’il est en relation réelle avec lui : la Trinité est relation vivante, non contradiction.
Le doute fait partie du chemin de foi ; on peut cheminer vers la foi en la divinité du Christ sans tout comprendre d’emblée.

Ce que cela veut dire : Jésus est-il Dieu au sens propre ?

1. Quand les chrétiens disent que Jésus est Dieu, de quoi parlent-ils ?

Ce n’est pas une image, ni une manière de parler. Quand un chrétien affirme que Jésus est Dieu, il ne veut pas dire qu’il est « comme Dieu » ou « inspiré par Dieu », mais qu’il est Dieu lui-même, dans sa personne, dans son être. C’est une affirmation directe, qui peut sembler démesurée, voire choquante. Et elle l’était déjà au moment où les premiers disciples l’ont proclamée.

Cette conviction ne vient pas d’un développement tardif de la tradition. Elle est présente dès les origines, dans les lettres de Paul, dans l’évangile de Jean, dans la manière dont les premières communautés priaient Jésus, lui demandaient pardon, l’adoraient. Bref, elles se comportaient avec lui comme avec Dieu.

Mais attention : cela ne veut pas dire que Jésus remplace Dieu le Père. La foi chrétienne ne dit pas qu’il y a un seul Dieu et que ce Dieu est Jésus à la place des autres. Elle dit que Jésus est Dieu parce qu’il est pleinement uni au Père, tout en étant une personne distincte. C’est ce qu’on appelle la Trinité – mais nous y reviendrons.

2. Ce que signifie l’expression « Fils de Dieu » dans la foi chrétienne

L’expression “Fils de Dieu” peut prêter à confusion. Dans certaines traditions religieuses, parler d’un « fils de Dieu » peut donner l’impression qu’il s’agirait d’un être secondaire, inférieur, ou d’un simple prophète particulièrement proche de Dieu.

Mais dans le christianisme, “Fils de Dieu” ne désigne pas une créature née de Dieu comme un enfant naît d’un parent humain. Cela exprime une relation éternelle et unique entre Jésus et Dieu le Père. Il est le Fils non pas par création, mais par nature. Il partage la même essence que le Père. Ce n’est pas un titre symbolique, mais une manière de dire qu’il est Dieu avec Dieu.

C’est d’ailleurs pour cela que, dans les Évangiles, les autorités religieuses accusent Jésus de blasphème lorsqu’il utilise cette expression. Ils comprennent très bien ce qu’il sous-entend : une égalité avec Dieu qui, pour eux, est inacceptable si elle n’est pas vraie.

3. Comment la foi chrétienne comprend que Jésus soit vraiment Dieu et vraiment homme

C’est là que le mystère devient plus profond : Jésus n’est pas un demi-dieu, ni un humain possédé par Dieu, ni un dieu déguisé en homme. La foi chrétienne affirme que Jésus est à la fois pleinement Dieu et pleinement homme, sans mélange ni confusion.

Il n’a pas simplement “pris une apparence humaine” : il a vraiment eu un corps, une sensibilité, une intelligence humaine. Il a grandi, appris, connu la fatigue, l’amitié, la peur. Il est né d’une femme, a marché sur la terre, et a pleuré la mort d’un ami. Mais en lui, cette humanité était unie à une divinité totale. C’est ce qu’on appelle le mystère de l’Incarnation.

Et ce n’est pas juste une subtilité de théologie. C’est une manière de dire que Dieu n’est pas resté extérieur à notre monde. Il est entré dedans, de l’intérieur, dans tout ce que signifie être un être humain. Et cette union, que les chrétiens appellent “l’union hypostatique”, fait de Jésus un être absolument unique.

Ce que Jésus a dit de lui-même : les paroles qui ont tout changé

1. Ce que les évangiles rapportent de ses propres déclarations

Il est intéressant de noter que Jésus, dans les évangiles, ne se promène pas en disant “Je suis Dieu” en toutes lettres. Mais il fait des gestes, il utilise des formules, il agit d’une manière qui, pour les gens de son temps, ne laisse aucun doute : il se place au niveau de Dieu.

Quand il dit à un homme paralysé : « Tes péchés sont pardonnés », les témoins sont choqués. Parce que dans la tradition juive, Dieu seul peut pardonner les péchés. Jésus ne demande pas à Dieu de pardonner à la place des autres ; il pardonne lui-même, directement. Et quand on l’accuse de blasphème, il ne corrige pas. Il confirme.

Autre exemple : il parle de lui-même comme “le Fils de l’homme”, une expression tirée du livre de Daniel, dans l’Ancien Testament, qui désigne un être céleste glorifié aux côtés de Dieu. Il dit : « Le Fils de l’homme a autorité sur la terre pour pardonner les péchés » (Marc 2,10), ou encore : « Vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite de la puissance et venir sur les nuées du ciel » (Matthieu 26,64). Ces paroles ont un poids immense dans le contexte biblique.

2. Pourquoi ses paroles ont choqué (et divisé) dès le début

Dès qu’il commence à enseigner, Jésus suscite l’enthousiasme… mais aussi l’incompréhension. Même parmi ses disciples, certains le quittent en cours de route. Quand il dit par exemple : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle » (Jean 6,54), beaucoup sont choqués et le quittent, pensant qu’il va trop loin. Il ne cherche pas à arrondir les angles. Il laisse cette parole résonner telle quelle.

Il dit aussi : « Avant qu’Abraham fût, moi, je suis » (Jean 8,58). Ce « Je suis » reprend exactement la formule que Dieu utilise dans l’Ancien Testament pour se présenter à Moïse : « Je suis celui qui suis ». Là encore, ses auditeurs comprennent très bien l’implication. Ils prennent des pierres pour le lapider. Ce n’est pas un malentendu. C’est un face-à-face.

3. Comment les apôtres eux-mêmes ont compris sa divinité

La reconnaissance de la divinité de Jésus n’est pas venue lentement, avec les siècles. Elle apparaît dès les premières années, dans la bouche même des apôtres. Thomas, qui doutait de la résurrection, s’exclame en voyant Jésus ressuscité : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20,28). Et Jésus ne le reprend pas. Il accepte cette déclaration de foi.

Dans les lettres de Paul – rédigées à peine vingt ou trente ans après la mort de Jésus – on trouve déjà cette conviction claire : Jésus est Dieu. Paul parle du Christ comme celui « en qui habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Colossiens 2,9), ou encore comme celui qui « existait en forme de Dieu » (Philippiens 2,6).

Ce que la Bible dit de Jésus : les passages les plus directs

1. L’évangile de Jean et sa manière unique de présenter Jésus

Quand on veut comprendre pourquoi les chrétiens croient que Jésus est Dieu, l’évangile selon saint Jean est un point de passage incontournable. Il commence d’ailleurs par une formule bouleversante :
« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. » (Jean 1,1)

Et un peu plus loin :
« Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous. » (Jean 1,14)

Jean ne laisse aucune ambiguïté. Pour lui, Jésus est le Verbe (le Logos), c’est-à-dire la Parole éternelle de Dieu, préexistante à la création, et devenue homme. Il ne dit pas que Jésus représente Dieu. Il dit qu’il est Dieu, venu vivre parmi les hommes.

Tout l’évangile de Jean est traversé par cette intuition : Jésus ne fait pas que parler de Dieu, il parle comme Dieu, il agit avec l’autorité de Dieu, il se présente comme source de vie éternelle, ce qui était réservé à Dieu seul. Jean ne cherche pas à expliquer cela dans un langage philosophique. Il témoigne. Il dit ce qu’il a vu.

2. Les lettres de Paul : un Christ pleinement divin

Paul n’a pas connu Jésus de son vivant. Et pourtant, dans ses lettres, la divinité du Christ est une évidence. Il ne l’argumente même pas, il en part comme d’un point de départ.

Dans la lettre aux Philippiens, il écrit ce texte très ancien, sans doute une hymne déjà chantée dans les premières communautés :

« Le Christ Jésus, lui qui était de condition divine,
n’a pas retenu jalousement le rang qui l’égalait à Dieu,
mais il s’est anéanti lui-même,
prenant la condition de serviteur,
devenant semblable aux hommes… »
(Philippiens 2,6-7)

Pour Paul, Jésus est pleinement Dieu, mais il a choisi de se faire humble, de s’abaisser jusqu’à vivre comme nous, et jusqu’à mourir comme un esclave. Ce renversement, ce dépouillement volontaire, est au cœur de la foi chrétienne.

Dans d’autres lettres, il dit encore de Jésus : « En lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Colossiens 2,9). Là aussi, il ne parle pas d’un homme inspiré, mais de Dieu en personne, dans un corps humain.

3. L’Ancien Testament relu à la lumière du Christ

Aucun livre de l’Ancien Testament ne dit littéralement : « Le Messie sera Dieu. » Ce n’est pas formulé ainsi. Mais après la résurrection, les disciples ont relu les Écritures à la lumière de ce qu’ils avaient vécu. Et ils y ont vu des préfigurations, des promesses voilées, des attentes mystérieuses qui trouvent un sens nouveau en Jésus.

Dans le livre d’Isaïe, par exemple, on lit ce passage :

« Un enfant nous est né, un fils nous a été donné…
On l’appellera Admirable conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. »
(Isaïe 9,5)

Au moment de sa naissance, Jésus est accueilli par des titres qui, dans l’Ancien Testament, étaient réservés à Dieu : Emmanuel, c’est-à-dire Dieu avec nous.

Pour les premiers chrétiens, ce n’était pas une coïncidence. C’était une révélation progressive : Dieu préparait son peuple à accueillir un Messie pas comme les autres – un Messie divin, inattendu, déroutant, mais bien réel.

Comment l’Église a formulé cette foi : conciles, débats et affirmations

1. Le rôle des premiers conciles (Nicée, Chalcédoine…)

Il ne faut pas imaginer que l’Église a “inventé” la divinité de Jésus plusieurs siècles après sa mort. Ce n’est pas comme si elle avait changé de cap. Mais au fil du temps, face à des lectures très diverses et parfois trompeuses de l’Évangile, il a fallu clarifier ce que l’on croyait depuis le début.

Le premier grand tournant a lieu au concile de Nicée, en 325. Pourquoi ? Parce qu’un prêtre nommé Arius enseignait que Jésus n’était pas Dieu, mais une créature très élevée. Cela provoque une immense controverse. Et les évêques réunis à Nicée déclarent avec force que Jésus est “consubstantiel au Père”, c’est-à-dire qu’il est de même nature que Dieu.

Quelques années plus tard, d’autres conciles, comme celui de Chalcédoine en 451, vont préciser que Jésus a deux natures – humaine et divine – réunies en une seule personne, sans confusion, sans division. Ce n’est pas de la spéculation : c’est une manière de garder intacte la réalité de Jésus tel qu’il a été vécu et annoncé dès l’origine.

2. Pourquoi il a fallu du temps pour le dire clairement

Au départ, la foi chrétienne se transmet par des témoignages, des lettres, des évangiles, une vie communautaire. Ce n’est pas un système figé. Mais à mesure que l’Évangile se répand dans d’autres cultures, avec d’autres philosophies, il faut trouver les mots justes pour dire ce que l’on croit sans le trahir.

Cela a pris du temps, parce que le mystère est profond. Il ne s’agit pas de trancher une question abstraite. Il s’agit de rendre compte d’une personne, Jésus, dans toute sa profondeur : pleinement homme, et pourtant totalement Dieu. Il fallait écarter les déformations, sans enfermer ce mystère dans des formules trop rigides.

Ce lent travail n’est pas une faiblesse. C’est le signe d’un immense respect : celui d’une foi qui ne veut ni trahir, ni simplifier.

3. Croire au Christ « vrai Dieu et vrai homme »

Aujourd’hui encore, l’Église affirme la même chose : Jésus est vrai Dieu et vrai homme. Ce n’est pas un slogan. C’est une manière de dire que Dieu a voulu nous rejoindre de l’intérieur. Il n’est pas resté au-dessus de nous, il n’a pas envoyé un messager à distance. Il est venu lui-même, avec un corps, une voix, une vie humaine.

Cela ne veut pas dire que tout en Jésus est évident ou facile à comprendre. Ce n’est pas un “super-homme”. Ce n’est pas un Dieu déguisé. C’est une rencontre profonde entre le divin et notre humanité.

Et pour un chrétien, c’est croire que Dieu connaît nos souffrances de l’intérieur, qu’il a marché sur nos routes, qu’il a aimé comme nous, pleuré comme nous, et qu’il a ouvert un chemin vers la vie éternelle depuis notre propre chair.

Pourquoi cette foi change tout : la divinité de Jésus dans la vie chrétienne

1. Si Jésus n’était pas Dieu, que manquerait-il ?

La question peut sembler provocante, mais elle est centrale. Si Jésus n’était qu’un prophète, un sage, un modèle moral, cela aurait déjà de la valeur. Il y a eu, dans l’histoire, d’autres hommes admirables, d’autres maîtres spirituels.

Mais pour les chrétiens, cela ne suffirait pas. Parce que ce que Jésus est venu offrir ne se limite pas à une sagesse ou à un exemple. Il est venu sauver, libérer, transformer, relever ce qui était perdu. Et cela, seul Dieu peut le faire.

S’il n’était pas Dieu, sa parole n’aurait pas cette portée universelle. Sa promesse de vie éternelle ne tiendrait pas. Son pardon serait beau, mais symbolique. La croix serait tragique, mais impuissante. Bref, tout ce que les chrétiens appellent “bonne nouvelle” perdrait sa force. C’est justement parce qu’il est Dieu que tout cela devient possible.

2. Ce que cela change dans la prière, le pardon, le salut

Quand un chrétien prie Jésus, il ne prie pas un intermédiaire, ni un ange, ni un lointain souvenir. Il prie Dieu lui-même, dans un visage humain. Il parle à un cœur qui a connu les larmes, les choix, les fatigues, les renoncements.

Cela change tout dans la manière de croire. Car ce n’est plus seulement une foi tournée vers le ciel, mais une relation concrète, vivante, personnelle avec quelqu’un qui connaît ce que nous vivons.

De même pour le pardon. Ce n’est pas un simple geste moral. Si Jésus est Dieu, alors le pardon qu’il donne engage Dieu lui-même. Ce n’est pas un réconfort subjectif. C’est une promesse réelle, qui ouvre un chemin neuf, même après l’échec ou la faute.

Et dans la question du salut, tout prend un autre poids : ce n’est pas un sage qui donne sa vie par solidarité. C’est Dieu lui-même qui entre dans la mort pour en briser les chaînes. Et cela, pour les chrétiens, change à la fois le regard sur la souffrance et sur l’espérance.

3. Pourquoi cela touche autant à l’amour de Dieu

Enfin, si Jésus est Dieu, alors c’est Dieu lui-même qui est venu nous chercher, non pas en restant à distance, mais en se rendant proche, vulnérable, blessable.

C’est sans doute là le cœur de tout cela : l’amour de Dieu ne reste pas dans les cieux. Il se fait chair. Il marche. Il guérit. Il pardonne. Il se laisse toucher. Il meurt d’amour, littéralement.

Pour beaucoup de chrétiens, cette foi est une rencontre. Celle d’un Dieu qui ne domine pas, mais se donne. Qui ne reste pas au-dessus, mais qui descend, jusqu’au plus bas, pour élever de l’intérieur. Et cela, on ne peut pas l’inventer. On peut seulement y répondre.

Objections, doutes, malentendus : ce que beaucoup se demandent

1. Jésus a-t-il vraiment dit clairement qu’il était Dieu ?

C’est une remarque fréquente : « Jésus n’a jamais dit noir sur blanc « Je suis Dieu », alors pourquoi l’affirmer ? »
Et c’est vrai qu’il n’a jamais prononcé ces mots exactement comme ça. Mais dans son contexte culturel et religieux, il a fait bien plus que le dire.

Quand Jésus pardonne les péchés, quand il se fait appeler “Seigneur”, quand il dit “Je suis” dans des phrases où Dieu seul peut parler ainsi, il se place dans une position que seul Dieu peut occuper. C’est ce que ses contemporains ont compris immédiatement, et c’est pourquoi certains ont voulu le faire taire.

Il ne s’est jamais présenté comme un simple enseignant ou un prophète. Il a agi avec l’autorité même de Dieu. Et il a laissé chacun libre de l’accueillir… ou non.

2. Est-ce que la Trinité n’est pas un concept trop compliqué ?

Oui, la Trinité est déroutante. Penser un seul Dieu en trois personnes, ce n’est pas naturel pour nous. Mais il ne s’agit pas d’un puzzle à résoudre. C’est une tentative de mettre des mots sur une expérience spirituelle : Dieu est unique, mais il est aussi relation, amour vivant entre le Père, le Fils et l’Esprit.

Si Jésus est Dieu, il ne peut pas être “Dieu tout seul”. Il est en relation avec un Père qui l’envoie, et avec l’Esprit qui continue son œuvre. La Trinité ne vient pas pour compliquer les choses : elle permet de préserver tout ce que les évangiles révèlent de Dieu sans le réduire à une forme humaine.

Ce mystère n’est pas à comprendre comme une équation, mais à vivre comme une profondeur. Ce que les chrétiens affirment, c’est que Dieu est un, mais pas solitaire. Et c’est ce qui rend l’amour possible dès l’origine.

3. Et les autres religions : comment comprennent-elles Jésus ?

C’est une question importante, surtout dans un monde où les croyances se croisent.
L’islam, par exemple, reconnaît Jésus comme un prophète très respecté, né de la Vierge Marie, mais pas comme Dieu. Il est vu comme un messager de Dieu, mais non crucifié.
Dans le judaïsme, Jésus n’est pas reconnu comme le Messie, ni comme Dieu, car cela va à l’encontre de la vision très stricte de l’unicité divine.
D’autres traditions, comme le bouddhisme ou l’hindouisme, peuvent voir en lui un maître spirituel, un exemple, une figure d’éveil.

Mais ce que le christianisme affirme est unique : que Dieu lui-même s’est fait homme. Cela peut choquer, fasciner, interpeller, mais c’est cette foi qui façonne toute la manière chrétienne de croire, d’aimer, d’espérer.

Foire aux questions : ce que l’on se demande encore sur Jésus et sa divinité

1. Pourquoi certaines personnes pensent que Jésus n’a jamais existé ?

C’est une question qu’on rencontre souvent en ligne. En réalité, très peu d’historiens sérieux mettent en doute l’existence de Jésus comme personnage historique. Même en dehors de la Bible, des auteurs comme Flavius Josèphe ou Tacite parlent de lui, ou au moins de ses disciples.
Ce qui divise, ce n’est pas son existence, mais son identité. Est-il vraiment Dieu ? C’est là que la foi entre en jeu. Mais son existence comme homme juif ayant vécu en Galilée au Ier siècle ne fait guère débat dans les milieux historiques.

2. Jésus a-t-il été adoré comme Dieu dès les premiers temps du christianisme ?

Oui, et c’est ce qui frappe quand on lit les premières lettres du Nouveau Testament. Dès les années 50 (donc à peine vingt ans après sa mort), Paul appelle Jésus « Seigneur » (un titre réservé à Dieu dans la Bible hébraïque), et les premiers chrétiens lui adressent des prières.
Il n’a pas fallu attendre des siècles ou un concile pour que Jésus soit reconnu comme Dieu. C’est une intuition immédiate, née de la Résurrection et de l’expérience spirituelle vécue par ses proches.

3. Est-ce que les chrétiens croient que Jésus a toujours été Dieu, même avant sa naissance ?

Oui, c’est exactement ce que dit la foi chrétienne. Jésus n’est pas devenu Dieu à un moment donné. Il est le Verbe, la Parole éternelle de Dieu, existant « avant tous les siècles », comme le dit le Credo.
Sa naissance dans le monde ne marque pas le début de son existence, mais son entrée visible dans notre histoire. C’est ce que les théologiens appellent « l’Incarnation » : Dieu qui entre dans le temps sans cesser d’être Dieu.

4. Peut-on croire en Dieu sans croire que Jésus est Dieu ?

C’est ce que font d’autres traditions monothéistes comme le judaïsme ou l’islam. Mais dans la foi chrétienne, cette affirmation est centrale. Dire que Jésus est Dieu, ce n’est pas une option secondaire. C’est croire que Dieu s’est révélé pleinement en lui, qu’il est venu à notre rencontre d’une manière unique.
Autrement dit, pour un chrétien, connaître Jésus, c’est connaître Dieu. Et croire en Dieu sans le Christ, c’est passer à côté de ce que les chrétiens reconnaissent comme la révélation la plus intime de Dieu.

5. Pourquoi Dieu aurait-il eu besoin de devenir homme ?

C’est une question que posent beaucoup de gens, croyants ou non. La réponse chrétienne est liée à la logique de l’amour. Dieu n’a pas eu “besoin” de devenir homme. Il a choisi de le faire par amour, pour entrer dans notre condition, pour ne pas rester à distance.
L’Incarnation, ce n’est pas une stratégie de communication divine. C’est une proximité extrême, un engagement total. Dieu ne sauve pas “depuis le ciel”. Il vient marcher avec nous, souffrir avec nous, mourir pour nous.

6. Si Jésus est Dieu, pourquoi prie-t-il le Père ?

C’est une question très fréquente. Beaucoup se demandent : si Jésus est Dieu, pourquoi parle-t-il à un autre que lui-même ?
La foi chrétienne affirme que Jésus est vraiment homme et vraiment Dieu, et qu’il est en relation avec le Père. Il ne se parle pas à lui-même. Il prie parce qu’il est Fils, dans une relation vivante, réelle, aimante avec Dieu le Père.
La Trinité n’est pas un Dieu divisé, mais un Dieu relationnel. Et cette prière entre le Fils et le Père en dit long sur la manière dont Dieu aime, écoute, répond, même à l’intérieur de lui-même.

7. Est-ce qu’un chrétien peut douter de la divinité de Jésus et rester chrétien ?

La foi, ce n’est pas une case à cocher, c’est un chemin. Beaucoup de chrétiens passent par des doutes, surtout sur des points aussi profonds que celui-ci. Ce qui compte, c’est la sincérité de la recherche.
Mais reconnaître Jésus comme Dieu est au cœur même de la foi chrétienne. On peut cheminer vers cela, poser des questions, hésiter. Mais on ne peut pas l’écarter sans toucher à la structure même de ce que le christianisme annonce.

Pour aller plus loin : des ressources fiables pour approfondir la divinité de Jésus

Si vous souhaitez explorer davantage la question de la divinité de Jésus, plusieurs ressources sérieuses et accessibles peuvent vous guider.

Un bon point de départ est cet article d’Aleteia, qui explique pourquoi les chrétiens croient que Jésus est à la fois homme et Dieu. Il souligne que cette foi n’est pas une contradiction, mais une compréhension profonde de l’alliance entre Dieu et l’humanité. Lire l’article sur Aleteia

Pour une perspective historique, le site de l’Église catholique en France propose une présentation du Concile de Nicée, qui, en 325, a affirmé la divinité de Jésus face aux controverses de l’époque. Découvrir le Concile de Nicée

Enfin, pour une réflexion théologique plus approfondie, le Catéchisme de l’Église catholique offre une synthèse claire sur la nature divine de Jésus et son rôle dans le salut de l’humanité. Consulter le Catéchisme

Ces lectures vous permettront d’approfondir votre compréhension et de nourrir votre réflexion sur la place de Jésus dans la foi chrétienne.

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