Un texte chrétien ancien décrivant les signes de la fin des temps
L’Apocalypse de Thomas est un écrit apocryphe chrétien, probablement rédigé entre le IVe et le Ve siècle, qui propose une description des événements précédant la fin du monde.
Il n’a aucun lien direct avec l’apôtre Thomas, malgré son titre. L’attribution est symbolique, typique des textes pseudépigraphes.
Ce court texte, écrit en latin, a été largement diffusé au Moyen Âge, souvent anonymement, et intégré dans des sermons ou des recueils eschatologiques.
Il s’inscrit dans la tradition des apocalypses chrétiennes populaires, avec un ton plus direct et accessible que l’Apocalypse de Jean.
Origine, langue et diffusion de l’Apocalypse de Thomas
Le texte a été composé en milieu latin, probablement dans une région d’Afrique du Nord ou d’Italie, au moment où les invasions, les famines et les crises politiques suscitaient une attention nouvelle à la fin des temps.
L’Apocalypse de Thomas est brève : elle tient en une dizaine de paragraphes, organisés autour de sept jours de terreur, qui marquent l’approche du jugement final.
Elle a circulé sous différentes formes, parfois augmentée de commentaires, et a été traduite en vieil anglais, vieux haut allemand, et d’autres langues vernaculaires.
Le contenu : signes, bouleversements et jugement final
Le texte suit une structure simple : une série de jours successifs, chacun annonçant un cataclysme, un renversement cosmique, ou un phénomène surnaturel.
On y lit :
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des signes dans le ciel et sur la terre,
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la mort des justes et la confusion des nations,
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la disparition de la lumière,
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la montée des puissances de l’abîme,
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et enfin, le jugement du Christ sur les vivants et les morts.
Le ton est solennel, direct, sans langage symbolique complexe. Le but est de préparer moralement le lecteur, plus que de livrer une théologie développée.
Pourquoi ce texte a été rejeté par les autorités ecclésiales
L’Apocalypse de Thomas a été interdite dans le Décret du pseudo-Gélase, un catalogue du VIe siècle qui recense les textes non reconnus par l’Église.
Les raisons sont simples :
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le texte est anonyme et tardif,
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son contenu est simplement moral, sans appui théologique solide,
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sa structure trop populaire contrastait avec les critères d’inspiration reçus.
Il n’a pas été considéré comme dangereux, mais comme inutile pour la doctrine, et progressivement mis à l’écart.
Un texte révélateur des attentes eschatologiques médiévales
L’Apocalypse de Thomas n’a pas influencé la théologie officielle, mais elle a marqué la culture chrétienne médiévale, en particulier dans les prêches sur la mort et la conversion.
Elle a été utilisée pour susciter la crainte du jugement, et encourager à une vie de repentance.
Elle montre que la foi chrétienne ne s’est pas seulement construite autour de dogmes et de conciles, mais aussi à travers des textes simples, mémorables, et diffusés oralement.
Questions fréquentes sur l’Apocalypse de Thomas
1. Ce texte fait-il partie de la Bible ?
Non. L’Apocalypse de Thomas est un écrit apocryphe, exclu du canon biblique dès les premiers catalogues officiels.
2. Quelle est la date de rédaction probable ?
Le texte a été rédigé entre le IVe et le Ve siècle, dans un milieu latin.
3. L’apôtre Thomas est-il l’auteur ?
Non. L’attribution est symbolique. Le texte est anonyme, et aucun lien réel n’existe avec l’apôtre Thomas.
4. Quelle est la langue d’origine ?
Il a été composé en latin, et diffusé dans plusieurs langues européennes anciennes.
5. Quel est le contenu principal du texte ?
Le texte décrit sept jours de signes précédant la fin du monde, suivis du jugement final. Chaque jour apporte un événement surnaturel ou cataclysmique.
6. Pourquoi ce texte a-t-il été interdit ?
Parce qu’il est trop tardif, non apostolique, et trop simple pour être reconnu comme inspiré. Il a été rejeté par le Décret du pseudo-Gélase.
7. Ce texte est-il hérétique ?
Non. Il ne contient pas d’éléments contraires à la foi chrétienne, mais il n’apporte rien de doctrinalement utile aux yeux de l’Église.
8. A-t-il été utilisé dans la liturgie ?
Non. Il a circulé dans des milieux populaires ou monastiques, mais jamais intégré à la liturgie officielle.
9. Peut-on lire ce texte en français aujourd’hui ?
Oui. Il est inclus dans des recueils d’écrits apocryphes, notamment dans la Pléiade, ou dans des éditions commentées.
10. Ce texte est-il encore étudié ?
Oui. Il intéresse les chercheurs qui travaillent sur l’imaginaire eschatologique médiéval, la littérature chrétienne populaire, ou l’histoire de la peur du jugement.