Quand on traverse un moment difficile, ou simplement quand on cherche un soutien discret, il arrive qu’on ait envie de s’adresser à quelqu’un. Pas pour tout résoudre, mais pour être accompagné, compris, soutenu. La tradition chrétienne a toujours reconnu que certains hommes et femmes, par leur vie donnée, leur foi profonde et leur proximité avec Dieu, pouvaient devenir des intercesseurs pour nous. On les appelle des saints.
Ce n’est pas une liste rigide, ni une formule magique. C’est une manière très simple de relier ce qu’on vit à quelqu’un qui l’a déjà traversé, de confier ce qu’on n’arrive plus à porter seul. Voici donc une grande liste de saints et de saintes à qui vous pouvez vous adresser selon les circonstances. Avec, pour chacun, une courte explication de son histoire, et pourquoi tant de gens lui font confiance encore aujourd’hui.
Liste complète des saints à prier selon vos besoins et vos épreuves
Ce guide rapide présente 30 situations concrètes de la vie quotidienne et les saints que la tradition chrétienne associe à chacune. L'article complet développe le sens profond de chaque invocation et les récits inspirants derrière ces figures. Voici un aperçu pour s’y retrouver simplement.
1. Quand on a perdu quelque chose
2. Avant un examen ou un concours
3. Pour une grossesse difficile ou un désir d’enfant
4. En cas de maladie grave ou de cancer
5. Pour des difficultés financières
6. Lors d’une crise de couple
7. Pour un logement ou une solution de toit
8. En cas de chômage ou pour trouver du travail
9. Quand tout semble bloqué ou sans issue
10. Pour un enfant malade
11. Pour accompagner une fin de vie
12. Pour les études et la mémoire
13. Pour voyager ou être protégé sur la route
14. En cas de troubles psychiques ou d’angoisse
15. Pour sortir d’une addiction
16. Pour les migrants et exilés
17. En cas de violences subies
18. Pour les personnes en prison ou en errance morale
19. Pour les agriculteurs ou les animaux
20. Pour les métiers dangereux
21. Pour les jeunes en quête de sens
22. Pour discerner une vocation religieuse
23. En cas de douleurs chroniques
24. Pour les personnes malvoyantes
25. Pour les femmes victimes de violences conjugales
26. En cas d’urgence ou de décision immédiate
27. Pour les tensions familiales
28. Pour les personnes sans emploi
29. Pour les artisans et indépendants
30. En cas de doute spirituel ou de brouillard intérieur
Quelle différence entre prier un saint et parler à un défunt ?
On entend parfois : « Pourquoi prier un saint, et pas simplement un proche disparu ? Après tout, ce sont tous des morts, non ? » En réalité, il y a une différence très nette. Pas dans l’amour qu’on peut porter à un défunt, bien sûr, mais dans ce que signifie la sainteté dans la tradition chrétienne.
Un proche qui nous a quittés – un grand-père, une amie, un frère – on peut penser à lui, lui parler intérieurement, lui confier quelque chose. Ce lien fait partie du deuil, de la mémoire, parfois de la consolation. Mais dans la foi chrétienne, cela reste un lien affectif. On ne sait pas où il en est, on l’espère en paix, mais on ne le prie pas comme un intercesseur sûr.
Un saint, lui, n’est pas simplement quelqu’un qui est “mort en étant gentil”. C’est quelqu’un dont l’Église a reconnu publiquement qu’il vit en Dieu. Qu’il est uni à Lui, vivant dans cette lumière que la foi appelle la gloire du Ciel. Et c’est pour cela qu’on peut lui adresser une prière. Pas parce qu’il aurait un pouvoir en lui-même. Mais parce qu’il est tout proche de Dieu, et qu’il peut porter nos demandes auprès de Lui.
On ne demande pas au saint d’agir à notre place. On lui demande de prier avec nous, pour nous, depuis là où il est. C’est ce que l’on appelle l’intercession. Et cette intercession a du poids non pas par magie, mais parce qu’elle s’appuie sur une vie donnée, une foi éprouvée, une amitié vécue avec Dieu jusque dans les moindres recoins de l’existence.
C’est cela qui fait toute la différence : on ne prie pas un souvenir. On prie un vivant, déjà uni à Dieu, qui peut nous accompagner d’un cœur à cœur réel, même dans le silence.
Des prières exaucées de manière surprenante : récits de miracles attribués aux saints
1. La guérison miraculeuse de Mayline Tran par l’intercession de Pauline Jaricot
En 2012, Mayline Tran, une fillette de trois ans, est victime d’un étouffement qui la plonge dans un coma profond. Les médecins, confrontés à une situation désespérée, envisagent l’arrêt des traitements. Ses parents, refusant cette issue, lancent une neuvaine en l’honneur de Pauline Jaricot, fondatrice des Œuvres Pontificales Missionnaires. Contre toute attente, Mayline se réveille et recouvre progressivement toutes ses facultés, sans séquelles. Ce miracle, reconnu par l’Église, a conduit à la béatification de Pauline Jaricot en 2022.
2. Les miracles de saint Antoine de Padoue
Saint Antoine est célèbre pour son intercession dans les situations désespérées. Parmi les nombreux miracles qui lui sont attribués, on raconte qu’un enfant noyé a été ramené à la vie après que sa mère ait prié le saint avec ferveur. Dans un autre récit, un homme, pris de remords pour avoir frappé sa mère, se serait amputé le pied. Saint Antoine, touché par son repentir, aurait miraculeusement rattaché le membre.
3. La guérison d’une jeune fille par saint Guillaume de Bourges
Saint Guillaume de Bourges, archevêque du XIIe siècle, est connu pour ses miracles de guérison. Une jeune fille, possédée par un démon, aurait été délivrée après que le saint ait prié sur elle pendant des heures. Dans un autre cas, un enfant paralysé aurait retrouvé l’usage de ses membres grâce à l’intercession de saint Guillaume.
4. Les interventions de sainte Thérèse de Lisieux
Sainte Thérèse de Lisieux, également connue sous le nom de la « petite fleur », est réputée pour exaucer les prières des fidèles. Un séminariste atteint de tuberculose aurait été guéri après deux neuvaines adressées à la sainte. Une religieuse souffrant d’un ulcère à l’estomac aurait également retrouvé la santé après l’avoir priée avec dévotion.
Liste détaillée : À quel saint s’adresser selon ce que l’on vit ?
Il y a des jours où l’on ne sait plus vers qui se tourner. Quand on cherche du travail, quand on veille un enfant malade, quand on traverse une crise de couple ou un deuil silencieux… la tradition chrétienne a toujours proposé des figures de confiance, des saints et saintes à qui parler simplement, sans détour. Chacun avec son histoire, sa force, sa manière d’écouter. Ce n’est pas de la magie, ni une solution clé en main. C’est une manière d’avancer, accompagné. Voici donc, situation par situation, à qui s’adresser selon ce que vous traversez.
1. Quel saint prier quand on a perdu quelque chose : saint Antoine de Padoue
Si vous avez égaré quelque chose d’important – un trousseau de clés, des papiers, un bijou, ou même quelque chose de plus intime – c’est vers saint Antoine que beaucoup se tournent. Ce réflexe est presque universel, et il vient d’une vieille histoire. Un jour, un novice aurait quitté le couvent en emportant un précieux livre appartenant à Antoine. Ce dernier a prié pour le récupérer, et le voleur est revenu, poussé par une sorte de remords paisible. Depuis, on associe spontanément saint Antoine à ce qui est perdu, volé, ou introuvable.
Mais au-delà de cette anecdote, il faut savoir que saint Antoine était un homme d’écoute, de compassion, très proche des préoccupations concrètes des gens. Le prier aujourd’hui, ce n’est pas réciter une formule magique. C’est s’adresser à quelqu’un qui connaît nos petits drames du quotidien et qui ne les méprise pas.
2. Pour demander de l’aide avant un examen ou un concours : sainte Rita de Cascia
Ce n’est pas la sainte des étudiants au sens strict, mais elle revient souvent dans leurs prières. Pourquoi ? Parce que sainte Rita, c’est celle que l’on prie quand on est au bout, quand on n’y croit plus, quand on a besoin d’un coup de pouce inattendu. Elle a été mariée de force, veuve, mère endeuillée, puis religieuse dans des conditions difficiles. Et elle a tenu, avec une force tranquille et silencieuse.
Quand on prépare un concours, un mémoire, un grand oral, il y a souvent ce mélange d’effort, de fatigue et de peur. Et c’est là que Rita parle à beaucoup. Elle n’apporte pas les réponses, mais elle donne de la paix, de la clarté, du courage. Et parfois, juste l’élan qu’il faut pour ne pas lâcher.
3. Pour une grossesse difficile ou attendre un enfant : sainte Anne
Sainte Anne, c’est la mère de Marie. Elle n’est pas citée dans les évangiles, mais sa figure est profondément enracinée dans la tradition chrétienne. On dit qu’elle a connu la stérilité, longtemps, avant de concevoir Marie dans la vieillesse, comme un don inattendu. C’est pour cela qu’elle est devenue la sainte des femmes enceintes, de celles qui espèrent un enfant, ou qui vivent des grossesses fragiles.
Dans beaucoup d’églises, vous verrez des statues de sainte Anne tenant Marie enfant dans ses bras. Il y a quelque chose de très apaisant dans cette image : une mère qui porte une mère. La prier, ce n’est pas réclamer un miracle. C’est confier un corps fragile, un désir d’enfant, une inquiétude maternelle, à quelqu’un qui a traversé ce genre d’attente.
4. Pour affronter une maladie grave : saint Pérégrin Laziosi
Peu connu, et pourtant très prié dans certains pays, saint Pérégrin est le saint que beaucoup invoquent quand ils sont confrontés à un cancer ou à une maladie lourde. Au XIVe siècle, il souffrait lui-même d’une forme de tumeur à la jambe. Alors qu’il était à l’article de l’amputation, il a passé la nuit en prière devant un crucifix. Et au matin, la douleur avait disparu. On a parlé de guérison miraculeuse. Depuis, il est devenu un recours pour tous ceux dont le corps se bat, souffre, résiste.
Mais plus que la guérison, c’est souvent la force intérieure qu’on lui demande. De tenir pendant les traitements. De ne pas s’effondrer. De rester digne. Il ne promet pas la santé. Il accompagne dans l’épreuve.
5. Pour des difficultés d’argent ou une situation financière bloquée : saint Matthieu
Saint Matthieu, avant de suivre Jésus, était collecteur d’impôts. Pas un métier très populaire, ni très vertueux à l’époque. Mais c’est justement là qu’il a été rejoint, regardé autrement, appelé à autre chose. Il symbolise le passage d’une vie centrée sur l’argent à une vie tournée vers l’essentiel.
C’est pourquoi on le prie aujourd’hui dans les soucis d’argent : dettes, chômage, fin de mois compliqués, impasses administratives. Il ne transforme pas la banque en coffre-fort. Mais il aide à poser les bonnes priorités, à trouver un appui là où il y a de l’asphyxie, à traverser les temps d’insécurité sans perdre pied.
6. Pour un couple qui traverse une crise : saints Louis et Zélie Martin
Quand un couple commence à se fissurer, que la communication devient difficile, que l’amour semble usé par la fatigue ou les blessures du quotidien, il peut être difficile de trouver à qui confier cela. Saints Louis et Zélie Martin – les parents de sainte Thérèse de Lisieux – sont devenus un repère pour beaucoup. Ils ont vécu un vrai amour, profond, enraciné dans la foi, mais aussi traversé par des douleurs : deuils d’enfants, rythmes de travail éprouvants, maladie.
Ils ne représentent pas un couple parfait, mais un couple fidèle, qui s’est construit dans l’épreuve, dans l’écoute, dans la tendresse du quotidien. Les prier, ce n’est pas demander la fusion ou le miracle. C’est demander la lumière pour continuer à aimer là où tout semble s’user.
7. Pour un problème de logement ou une situation bloquée : saint Joseph
Ce n’est pas pour rien que tant de gens allument une bougie à saint Joseph quand ils cherchent un appartement, une maison, ou qu’ils font face à des soucis immobiliers. Joseph connaît ce que c’est que de devoir tout recommencer ailleurs, de ne pas trouver de place, de partir en exil avec sa famille, de construire une vie à partir de rien.
Il est discret, mais solide. Il a dû faire face à l’imprévu, à la précarité, à l’insécurité, et il l’a fait sans plainte. Lui demander un toit, un ancrage, une solution simple à un problème matériel compliqué, c’est très naturel. Il n’est pas un gestionnaire, mais un père, et il veille.
8. Pour trouver du travail : saint Joseph travailleur
Cette autre facette de saint Joseph est célébrée le 1er mai. Là, ce n’est plus seulement le père de famille en fuite, mais l’homme qui travaille, qui transmet, qui élève son fils à travers le métier. Il est patron des charpentiers, mais plus largement de tous ceux qui veulent travailler honnêtement, qui peinent à trouver une place, ou qui craignent de la perdre.
On peut lui parler très concrètement : d’un entretien d’embauche, d’un patron injuste, d’une reconversion difficile. Il comprend ce que veut dire gagner sa vie à la sueur de son front. Et il répond souvent par des chemins discrets, inattendus.
9. Pour une situation bloquée ou sans issue : sainte Rita
C’est presque devenu un réflexe : « Quand on a tout essayé, il reste Rita. » Elle est connue pour avoir porté des croix terribles : un mariage forcé, un mari violent, deux fils morts très jeunes, puis une vie de moniale marquée par la souffrance physique. Et pourtant, elle n’a jamais cessé d’aimer, de croire, de prier.
Elle n’a pas changé le monde, elle n’a pas conquis des foules. Mais elle a tenu bon dans ce qui semblait perdu. Et c’est pour cela qu’on la prie dans les impasses : un divorce douloureux, une maladie avancée, une situation familiale brisée. Elle ne juge pas, elle accompagne. Avec elle, rien n’est jamais tout à fait fini.
10. Pour un enfant malade : saint Nicolas
Avant de devenir le personnage de Noël dans les traditions européennes, saint Nicolas était un évêque du IVe siècle, connu pour sa douceur envers les enfants et les pauvres. Une des légendes les plus fortes à son sujet raconte qu’il aurait ressuscité trois enfants enlevés et tués. Ce récit l’a associé très tôt à la protection de l’enfance.
Aujourd’hui encore, dans de nombreuses régions, les enfants fêtent la Saint-Nicolas. Mais au-delà du folklore, il reste une figure très forte pour confier un enfant souffrant, hospitalisé, fragile. Il n’est pas magicien. Il est ce visage d’homme qui pleure et prie pour un enfant, comme un père.
11. Pour accompagner une personne en fin de vie : saint Joseph
Saint Joseph est souvent prié au moment de la mort. Et cela peut surprendre, puisque les Évangiles ne racontent pas comment il est mort. Mais justement, la tradition dit qu’il est mort dans les bras de Jésus et Marie. C’est une image simple, bouleversante : un homme qui quitte cette vie, entouré de ceux qu’il aime. Pas seul. Pas abandonné. On le prie donc pour les personnes en fin de vie, mais aussi pour celles qui les accompagnent. Il ne promet pas de retarder l’échéance, mais il peut rendre ce passage plus paisible, plus humain, plus habité.
12. Pour les études, la mémoire, la compréhension : saint Thomas d’Aquin
Quand on prépare un examen, un concours, ou même un simple contrôle et qu’on a l’esprit en vrac, saint Thomas d’Aquin peut devenir un allié discret mais puissant. Il est l’un des plus grands théologiens de l’histoire, mais surtout un homme passionné par l’intelligence et la vérité. Il a laissé une prière très connue, que beaucoup d’étudiants reprennent avant d’ouvrir un livre : « Créateur ineffable, vous qui êtes la source de toute lumière… ». Ce n’est pas une recette miracle, mais une manière de remettre son travail dans une perspective plus large, plus sereine.
13. Pour voyager en sécurité ou être protégé sur la route : saint Christophe
Son nom signifie « celui qui porte le Christ ». La légende raconte qu’il a un jour aidé un enfant à traverser un fleuve, avant de comprendre que cet enfant était le Christ lui-même. Depuis, il est devenu le saint patron des voyageurs. On le retrouve souvent sur des médailles de voiture, des porte-clés, ou même des autocollants discrets collés sur un tableau de bord. On peut lui confier un trajet, un départ, un retour. Il ne garantit pas la météo ou la ponctualité, mais il rappelle que tout déplacement peut devenir un chemin de foi.
14. Pour les angoisses, les troubles intérieurs, la santé mentale : sainte Dymphna
Peu connue en France, sainte Dymphna est très priée en Belgique et dans d’autres pays pour ceux qui souffrent de troubles psychiques : angoisse, dépression, bipolarité, crises d’angoisse, etc. La tradition raconte qu’elle a fui un père devenu violent et fou, et qu’elle a été tuée pour avoir refusé de se plier à sa folie. Elle est devenue une figure de protection pour ceux dont l’esprit vacille ou se trouble. La prier, c’est confier ce qu’on n’arrive pas à nommer, ce qui oppresse, ce qui enferme intérieurement.
15. Pour les personnes dépendantes (alcool, drogue, jeux…) : le vénérable Matt Talbot
Matt Talbot, ouvrier irlandais du XIXe siècle, a vécu une vingtaine d’années dans l’alcoolisme avant de tout arrêter du jour au lendemain, avec l’aide d’un prêtre, d’un carnet de prière, et d’une volonté radicale. Il a ensuite vécu sobrement, dans la prière et le travail, offrant ses combats intérieurs pour d’autres. Il n’est pas encore canonisé, mais il est déjà invoqué par beaucoup comme un modèle de libération. On peut le prier pour soi, pour un proche, ou pour accompagner une démarche de désintoxication, sans jugement, avec patience.
16. Pour les migrants, réfugiés et exilés : saint Joseph
Saint Joseph revient souvent dans cette liste, et ce n’est pas par hasard. Il a fui son pays, il a quitté sa terre, il a cherché un refuge en Égypte pour sauver l’enfant qu’il avait reçu comme une mission. Il sait ce que c’est que de se sentir étranger, de ne pas comprendre la langue, de vivre avec l’inquiétude. Beaucoup d’organisations chrétiennes engagées auprès des migrants le placent comme protecteur. On peut lui confier ceux qui traversent des frontières, ceux qui cherchent un asile, ceux qui ont dû tout laisser derrière eux.
17. Pour les personnes victimes de violences : sainte Agnès
Sainte Agnès est morte très jeune, à Rome, parce qu’elle avait refusé d’épouser un homme puissant. Elle a été persécutée pour avoir gardé sa liberté, son intégrité, sa foi. Son nom est devenu symbole de résistance douce, mais ferme. Aujourd’hui, elle est priée par ou pour les femmes et les jeunes qui subissent de la violence physique, morale ou sexuelle. Elle n’a pas brandi l’épée, mais elle n’a pas plié non plus. Sa présence est silencieuse, mais forte. Elle soutient sans jamais condamner.
18. Pour les prisonniers ou ceux qui ont fauté : saint Dismas, le bon larron
C’est un des rares saints dont on connaît le nom uniquement par la tradition, car les évangiles ne le citent pas directement. Il est celui qui, crucifié à côté de Jésus, a eu cette phrase bouleversante : « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Et Jésus lui a répondu : « Aujourd’hui, tu seras avec moi au paradis. » On peut le prier pour ceux qui sont en prison, qui se sentent coupables, ou qui ont fait des choix destructeurs. Il ne cautionne rien. Mais il ouvre une brèche : il n’est jamais trop tard pour une parole vraie.
19. Pour les agriculteurs et les animaux : saint François d’Assise
On pense souvent à lui pour les animaux, à cause des représentations où il parle aux oiseaux ou console un loup. Mais saint François a aussi vécu dans une grande proximité avec la terre, les cycles naturels, le travail manuel. Il est le patron des écologistes, des jardiniers, de ceux qui cultivent ou soignent le vivant. Il invite à ne pas voir la nature comme une ressource, mais comme une sœur. On peut lui confier une sécheresse, une exploitation menacée, un troupeau malade, un projet de vie en lien avec la terre.
20. Pour les métiers dangereux, les pompiers, les secouristes : saint Florian
Moins connu en France, saint Florian est très vénéré en Autriche, en Allemagne et en Pologne. Soldat romain devenu chrétien, il aurait sauvé des personnes prises dans un incendie, puis aurait été martyrisé pour sa foi. Il est aujourd’hui patron des pompiers, des secouristes, de ceux qui risquent leur vie pour protéger celle des autres. Si vous avez un proche qui exerce un métier à risque, ou si vous-même travaillez dans ces conditions, vous pouvez lui demander courage, protection, et sang-froid au moment décisif.
21. Pour les jeunes en quête de sens ou en crise spirituelle : bienheureux Carlo Acutis
Carlo Acutis est un adolescent italien mort en 2006 à l’âge de 15 ans. Passionné d’informatique, il a créé un site sur les miracles eucharistiques dans le monde entier, tout en vivant une foi simple, joyeuse, totalement intégrée à sa vie quotidienne. Il est aujourd’hui béatifié et très proche des jeunes générations : ceux qui se cherchent, ceux qui doutent, ceux qui veulent croire sans forcément ressembler à ce qu’on attend d’eux. On peut lui parler comme à un grand frère, sans formalisme, en lui confiant ses questions ou ses errances.
22. Pour ceux qui se posent la question d’une vocation religieuse : sainte Thérèse de Lisieux
Sainte Thérèse, c’est la simplicité, l’intériorité, la confiance. Elle est entrée au Carmel à 15 ans, et elle a vécu dans une discrétion totale, mais avec un amour immense. Elle est devenue patronne des missions sans jamais quitter son couvent. Si vous vous demandez quel est votre chemin, si vous ressentez un appel intérieur sans savoir comment y répondre, Thérèse peut être une confidente. Elle ne pousse pas à entrer dans les ordres. Elle aide à écouter. À discerner ce que Dieu murmure, sans pression ni peur.
23. Pour ceux qui souffrent de douleurs chroniques : saint Jean-Paul II
On pense souvent à lui comme à un pape voyageur, charismatique, rassembleur. Mais Jean-Paul II a aussi beaucoup souffert. Il a vécu les dernières années de sa vie avec la maladie de Parkinson, la douleur, la lenteur, l’affaiblissement. Il est resté présent jusqu’au bout, avec dignité, et beaucoup ont été marqués par cette fidélité dans l’épreuve. Le prier, ce n’est pas lui demander la guérison immédiate. C’est lui demander la force de tenir dans la durée, de garder une lumière intérieure quand le corps fatigue.
24. Pour les personnes aveugles ou malvoyantes : sainte Lucie
Lucie est une martyre du IVe siècle, très honorée en Italie et en Scandinavie. Son nom vient de « lux », la lumière. Une tradition raconte qu’elle aurait eu les yeux arrachés avant d’être tuée, ce qui en a fait la patronne des aveugles. On peut la prier pour les personnes qui perdent la vue, mais aussi plus largement pour toutes celles qui cherchent une clarté intérieure, un chemin dans l’obscurité, une lumière au sens symbolique. Elle est souvent invoquée aussi pour retrouver la paix dans des périodes de confusion.
25. Pour les femmes victimes de violences conjugales : sainte Rita
On l’a déjà évoquée plus haut, mais Rita revient ici pour une autre dimension de son histoire. Mariée de force à un homme violent, elle a connu la peur, l’humiliation, la souffrance dans sa propre maison. Elle a pourtant tenu, protégé ses enfants, et pardonné après la mort de son mari. Elle n’encourage pas à subir. Elle comprend, elle accueille, elle ne juge pas. On peut la prier pour soi, pour une amie, pour une voisine dont on soupçonne qu’elle souffre en silence. Elle connaît ce que veut dire rester debout quand on vit dans la peur.
26. Pour les urgences, les décisions rapides, les blocages soudains : saint Expédit
Il est souvent représenté en soldat romain, tenant une croix où il est écrit “Hodie” (aujourd’hui). Saint Expédit est prié pour les situations urgentes : un rendez-vous décisif, une démarche bloquée, une réponse attendue, une décision à prendre sans délai. On l’invoque quand le temps presse, quand on ne peut pas attendre. Son culte est très vivant dans les Antilles, à La Réunion ou au Liban. Certains le prient aussi pour des examens de dernière minute ou des procédures qui s’enlisent. Il n’est pas un distributeur de solutions instantanées, mais un soutien pour agir vite, sans panique.
27. Pour les tensions familiales, les conflits avec un enfant ou un parent : sainte Monique
Elle est la mère de saint Augustin. Elle a pleuré, prié, attendu le retour de son fils pendant des années. Il était brillant mais perdu, inconstant, séduit par des courants philosophiques contraires à la foi. Elle n’a jamais renoncé. Et c’est elle, finalement, qui l’a accompagné vers la conversion. Sainte Monique est devenue un repère pour toutes celles et ceux qui aiment un proche qui s’éloigne, qui ne comprend plus, qui rejette, qui fuit. Elle n’impose rien. Elle espère, avec patience. Elle est la figure de l’amour qui persévère malgré le silence, le rejet ou la distance.
28. Pour les personnes sans travail : saint Cajetan
Moins connu que saint Joseph, saint Cajetan est pourtant le saint patron officiel des chômeurs. Il a vécu au XVIe siècle, et il s’est engagé pour la dignité du travail à une époque où les pauvres n’étaient guère considérés. Il a fondé des institutions pour aider les personnes en difficulté à retrouver un emploi digne, à sortir de la précarité. Le prier, c’est chercher un travail, mais aussi demander de retrouver confiance en soi, de rester debout pendant les démarches, de ne pas sombrer dans le découragement.
29. Pour les indépendants, artisans, entrepreneurs : saint Homobon
Ce nom peut faire sourire, mais Homobon de Crémone était un laïc italien du XIIe siècle, tailleur de métier, connu pour son honnêteté dans le commerce, sa générosité envers les pauvres et sa simplicité. Il est devenu le patron des commerçants et des indépendants. Il est prié par ceux qui veulent concilier travail et foi, réussir sans tricher, entreprendre sans écraser. Il inspire aussi ceux qui traversent une faillite ou un passage à vide dans leur activité. Un saint du quotidien, pour ceux qui essaient de tenir bon avec intégrité.
30. Pour les doutes, les peurs spirituelles, les périodes de brouillard intérieur : saint Ignace de Loyola
Ignace, c’est l’homme du discernement. Il a traversé des temps de trouble profond, d’incertitude intérieure, de tentations confuses. Et c’est à partir de là qu’il a bâti une méthode spirituelle pour apprendre à lire en soi, à écouter ce qui vient de Dieu, à reconnaître ce qui pousse à la paix ou à la dispersion. On peut le prier quand on ne sait plus dans quelle direction aller, quand la prière semble vide, ou quand la foi s’éloigne sans qu’on sache pourquoi. Il n’apporte pas des réponses toutes faites. Mais il aide à marcher à l’intérieur de soi avec lumière.
Pour approfondir votre compréhension de la prière aux saints
Si vous souhaitez explorer davantage le sujet de l’intercession des saints et comprendre les fondements théologiques de cette pratique, plusieurs ressources de qualité sont disponibles.
Vous pouvez commencer par cet article publié par l’Église catholique de Genève qui propose une explication claire de ce que signifie prier un saint, et du lien entre intercession et glorification de Dieu.
Le site Aleteia propose également une réflexion accessible sur la différence entre prier un saint et “invoquer les morts”, avec des éclairages simples mais solides sur la tradition catholique.
Enfin, le blog Archidiacre offre une analyse en quatre points pour comprendre pourquoi les chrétiens ont toujours prié les saints, et comment cette pratique s’inscrit dans la continuité de la foi vivante.
Ces lectures vous permettront d’aller plus loin, à votre rythme, pour mieux comprendre à quoi correspond ce geste tout simple, mais si ancien : confier sa prière à un ami de Dieu.
Foire aux questions sur les saints à prier selon les situations
1. Est-ce qu’il faut être croyant pour prier un saint ?
Pas forcément au sens strict. Beaucoup de personnes qui ne se définissent pas comme pratiquantes allument une bougie, murmurent un nom, posent une intention. Ce n’est pas une formule magique. C’est une manière de dire : “Je me confie, je ne suis pas seul.” Prier un saint, c’est avant tout établir un lien personnel, souvent très simple. Aucun rituel compliqué n’est nécessaire.
2. Comment savoir si un saint m’écoute ou m’exauce ?
Il n’y a pas de signal immédiat, ni de garantie. Et pourtant, beaucoup disent avoir ressenti une paix, une réponse inattendue, une force pour tenir. Le rôle d’un saint n’est pas de remplacer Dieu ni d’intervenir à la place de la vie. C’est un compagnon. Un témoin. Quelqu’un qui intercède, c’est-à-dire qui porte avec vous ce que vous vivez, dans la prière.
3. Peut-on prier plusieurs saints pour une même intention ?
Oui, bien sûr. Il n’y a pas de jalousie entre eux. Certains prient à la fois saint Antoine, sainte Rita et saint Joseph dans une même journée. Ce qui compte, c’est la confiance qu’on y met, pas la stratégie. Parfois, c’est même un saint “trouvé par hasard” qui devient celui à qui l’on s’attache le plus. C’est une relation, pas une liste.
4. Est-ce qu’on peut inventer sa propre prière, ou faut-il suivre un texte précis ?
On peut tout à fait inventer. Parler avec ses mots, dans sa langue, sans réciter. Il existe bien sûr des prières anciennes, belles, transmises depuis longtemps. Mais elles ne sont pas obligatoires. Ce qui compte, c’est la sincérité du cœur. Une phrase, une pensée, un mot chuchoté en montant un escalier peuvent suffire.
5. Que faire quand on ne ressent rien en priant un saint ?
C’est fréquent. Il ne faut pas culpabiliser. La prière n’est pas toujours accompagnée de sensation. On peut prier dans le doute, dans la fatigue, dans le silence intérieur. Cela ne veut pas dire que la prière ne “marche pas”. Parfois, elle travaille en profondeur, sans qu’on s’en rende compte tout de suite.
6. Est-ce que tous les saints de cette liste sont officiellement reconnus par l’Église ?
La grande majorité oui. Certains, comme Carlo Acutis ou Matt Talbot, ne sont pas encore “canonisés” au sens strict, mais ils sont en chemin : béatifiés, ou reconnus comme “vénérables”. Cela n’empêche pas de prier avec eux. L’important, ce n’est pas leur titre officiel. C’est leur vie, leur témoignage, ce qu’ils réveillent en vous.