Les Évangiles sont les textes fondateurs du christianisme. Ils racontent la vie, la mort et la résurrection de Jésus de Nazareth, reconnu par les chrétiens comme le Messie et le Fils de Dieu. Leur nom vient du mot grec euangelion, qui signifie « bonne nouvelle ». À travers eux, c’est un visage, un message et une présence qui s’offrent à ceux qui lisent.
Combien y a-t-il d’Évangiles dans la Bible ?
Le Nouveau Testament contient quatre Évangiles canoniques : Matthieu, Marc, Luc et Jean. Ces textes sont reconnus par toutes les Églises chrétiennes comme inspirés. Ils ne sont pas des biographies modernes, mais des récits de foi, portés par des témoins ou des proches témoins de Jésus. Chacun propose une lecture unique, adressée à une communauté particulière.
1. Matthieu : l’Évangile de l’accomplissement
Destiné à un public juif, Matthieu insiste sur la continuité entre l’Ancien Testament et Jésus. Il montre comment Jésus accomplit les prophéties et présente le discours sur la montagne comme une nouvelle Loi. Il met en avant la figure royale de Jésus, héritier de David, et insiste sur la dimension communautaire : l’Église naissante comme Israël renouvelé.
2. Marc : l’Évangile du secret et de l’urgence
Probablement le premier à avoir été écrit, Marc propose un récit rapide, centré sur l’action de Jésus. Le ton est sobre, tendu, parfois abrupt. Jésus y garde souvent le secret messianique, demandant le silence sur ses miracles. L’accent est mis sur le chemin vers la croix. Ce texte court mais dense est souvent considéré comme le plus direct, le plus dépouillé.
3. Luc : l’Évangile de la miséricorde et des exclus
Luc s’adresse à des non-Juifs et insiste sur l’universalité du salut. Il montre un Jésus proche des pauvres, des pécheurs, des femmes, des étrangers. Ses récits sont riches, bien construits, souvent narrés avec tendresse. Il est aussi l’auteur des Actes des Apôtres, dans une continuité entre la vie de Jésus et celle de l’Église. La miséricorde est le mot-clé de cet Évangile.
4. Jean : l’Évangile du mystère et de la relation
Rédigé plus tardivement, Jean se distingue fortement des trois autres. Il ne suit pas le même plan narratif. Il commence par un prologue théologique : « Au commencement était le Verbe… ». Il développe les signes (et non les miracles) accomplis par Jésus et ses longs discours spirituels. Il insiste sur la relation intime entre le Père et le Fils, et sur l’appel à demeurer dans l’amour.
Quand et par qui ont-ils été écrits ?
Les Évangiles ont été écrits entre 65 et 100 après Jésus-Christ, à partir des traditions orales transmises dans les premières communautés chrétiennes. Marc est sans doute le plus ancien. Matthieu et Luc s’en inspirent, tout en y ajoutant des sources propres. Jean suit une voie plus indépendante.
Les auteurs ne signent pas explicitement leurs textes, mais la tradition ecclésiale ancienne leur a attribué ces noms en fonction de leur proximité avec les apôtres ou leurs témoins directs. Leur diversité de style reflète aussi la richesse des communautés chrétiennes de l’époque.
Quelle est leur place dans la foi chrétienne ?
Les Évangiles occupent une place centrale dans la vie chrétienne. Ils sont lus lors de chaque messe, proclamés au cœur des liturgies, médités dans la prière personnelle et communautaire. Ils sont considérés comme Parole de Dieu, non parce qu’ils seraient dictés, mais parce qu’ils transmettent avec vérité l’expérience fondatrice du Christ vivant.
Lire les Évangiles, ce n’est pas simplement s’informer. C’est rencontrer une personne. Les gestes, les paroles, les silences de Jésus deviennent accessibles, et le croyant est invité à s’y laisser transformer. Chaque Évangile révèle un aspect de son visage : enseignant, serviteur, prophète, Fils de Dieu.
Quelle différence avec les évangiles apocryphes ?
De nombreux textes ont circulé dans les premiers siècles, appelés évangiles apocryphes. Certains enrichissent l’enfance de Jésus de détails légendaires ; d’autres expriment des visions spirituelles éloignées de la foi chrétienne (gnostiques, dualistes…). L’Église a progressivement reconnu quatre Évangiles canoniques en raison de leur lien direct avec les apôtres, leur cohérence doctrinale et leur usage liturgique répandu.
Les apocryphes peuvent parfois éclairer le contexte religieux ancien, mais ils ne sont pas considérés comme inspirés. Ils n’ont pas été intégrés au canon biblique