Un texte chrétien ancien consacré aux prédications de l’apôtre Paul
Les Actes de Paul sont un évangile apocryphe narratif, écrit au IIe siècle, qui raconte les voyages missionnaires, les miracles, les conversions, et le martyre de Paul de Tarse après la résurrection du Christ.
Ce texte ne cherche pas à concurrencer les Actes des Apôtres du Nouveau Testament, mais à compléter son portrait. Il insiste sur la piété personnelle, la force de persuasion, la fidélité et le courage de Paul, présenté comme un modèle de foi et de prédication.
Les Actes de Paul font partie des Actes apocryphes des apôtres, aux côtés de ceux de Pierre, Jean, Thomas, ou André.
Origine, auteur et transmission des Actes de Paul
Les chercheurs situent la rédaction du texte vers 160-180 après J.-C., en Asie Mineure, probablement dans un contexte de prédication chrétienne populaire.
Le texte a été écrit en grec, mais nous le connaissons surtout à travers des fragments coptes, grecs, latins et arméniens.
Selon Tertullien, l’un des premiers témoins de son existence, l’auteur était un prêtre d’Asie qui l’a composé par zèle, sans intention d’imposture. Il a toutefois été démis de sa fonction à cause de cette initiative.
Le texte a circulé sous diverses formes, parfois découpé en récits autonomes, parfois réuni en un corpus. Il a influencé la piété chrétienne, surtout dans les milieux non officiels.
Les épisodes les plus marquants des Actes de Paul
Le texte est connu pour trois récits particulièrement diffusés :
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L’histoire de Thécla, une jeune vierge convertie par Paul, qui refuse le mariage, survit à plusieurs supplices miraculeusement, et devient prédicatrice.
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La confrontation de Paul avec des lions, dans laquelle les bêtes refusent de l’attaquer, impressionnées par sa foi.
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Le martyre de Paul à Rome, où il est décapité, et où une lumière surnaturelle accompagne sa mort, marquant sa fidélité jusqu’au bout.
Ces épisodes insistent sur la force intérieure, la pureté morale, et le pouvoir spirituel des témoins du Christ face à la persécution.
Un texte non canonique mais respecté
Les Actes de Paul n’ont jamais été intégrés au Nouveau Testament, car ils sont trop tardifs, et leur origine non apostolique était connue.
Ils ont été respectés dans certains cercles, mais exclus de la liturgie et des usages officiels.
La figure de Thécla, en particulier, a rencontré un grand succès en Orient, notamment en Syrie et en Égypte, où elle est vénérée comme martyre et docteur de la foi.
Ce succès a renforcé l’intérêt pour ces actes, malgré leur statut marginal.
Le texte n’est pas hérétique. Il est conforme à la foi chrétienne, mais il appartient à une littérature édifiante, transmise à côté du canon.
Ce que ce texte dit de Paul et de la foi chrétienne
Les Actes de Paul proposent une vision de la foi centrée sur l’engagement personnel, la résistance intérieure, la pureté de vie, et la confiance en la providence divine.
Paul y est décrit comme humble, inspiré, mais aussi intraitable face au mensonge, capable de convertir par la parole, et de résister sans haine.
C’est une figure pastorale et prophétique, qui incarne l’idéal chrétien face à l’hostilité du monde. Le texte cherche à inspirer, plus qu’à informer.
Questions fréquentes sur les Actes de Paul
1. Ce texte fait-il partie du Nouveau Testament ?
Non. Les Actes de Paul sont un écrit apocryphe, non reconnu dans le canon biblique. Ils ont circulé en marge des textes liturgiques officiels.
2. Quand ce texte a-t-il été rédigé ?
Probablement entre 160 et 180 après J.-C., dans un milieu chrétien grec d’Asie Mineure.
3. Quelle est sa langue d’origine ?
Le texte a été rédigé en grec, puis transmis en copte, latin, syriaque et arménien.
4. Qui a écrit les Actes de Paul ?
Un prêtre chrétien inconnu, dont Tertullien dit qu’il a composé ce texte avec zèle, mais sans autorisation, et qu’il a été écarté de son ministère pour cela.
5. Le récit de sainte Thécla vient-il de ce texte ?
Oui. Le célèbre Acte de Paul et Thécla fait partie intégrante des Actes de Paul. C’est l’un des récits les plus diffusés dans l’Antiquité chrétienne.
6. Le martyre de Paul est-il raconté ici ?
Oui. Il est décrit comme décapité à Rome, avec une lumière divine qui accompagne son exécution, signe de son témoignage jusqu’à la fin.
7. Ce texte contient-il des éléments contraires à la foi chrétienne ?
Non. Il est orthodoxe dans le fond, mais non apostolique et non canonique. Il appartient à une tradition parallèle de récits édifiants.
8. Pourquoi ce texte n’est-il pas dans la Bible ?
Parce qu’il est trop tardif, non écrit par un témoin direct, et destiné à l’édification populaire, plus qu’à l’enseignement doctrinal.
9. Où lire ce texte en français ?
On le trouve dans les recueils comme les Écrits apocryphes chrétiens (Pléiade), ou dans des éditions séparées chez Bayard, Cerf ou Albin Michel, souvent accompagné du récit de Thécla.
10. Ce texte est-il encore lu aujourd’hui ?
Oui. Il intéresse les historiens, les théologiens, et les lecteurs curieux de la mémoire chrétienne non officielle. Il reste aussi très présent dans la tradition autour de sainte Thécla, vénérée en Orient.